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Andrew Scheer s’oppose à la signature du Pacte mondial pour les migrations

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld / La Presse Canadienne

OTTAWA — Alors que le Canada se prépare à parapher une entente des Nations unies sur la migration, des politiciens conservateurs affirment que la signature de cet accord reviendrait à effacer les frontières du Canada.

Les libéraux rétorquent que les conservateurs veulent nourrir les électeurs des théories du complot du controversé média en ligne Rebel Media au sujet de l’accord de l’ONU.

Le Pacte mondial pour les migrations devrait devenir le premier accord, négocié entre gouvernements aux termes de l’ONU, à couvrir toutes les dimensions des migrations internationales. Il vise à améliorer la coopération entre les pays et doit être signé par plusieurs pays la semaine prochaine au Maroc.

Le ministre canadien de l’Immigration, Ahmed Hussen, doit apposer sa signature au nom du Canada.

Le chef conservateur Andrew Scheer s’oppose fermement à l’accord, arguant qu’il donnerait une influence aux entités étrangères sur le système d’immigration du Canada et influencerait la couverture médiatique des questions d’immigration.

«Les Canadiens, et seulement les Canadiens, devraient décider qui entre dans notre pays et dans quelles circonstances», a déclaré M. Scheer mardi.

«Au lieu de signer des accords internationaux qui réduisent notre droit souverain de gérer nos frontières, le premier ministre devrait se concentrer sur le rétablissement de l’ordre en sol canadien.»

Justin Trudeau a toutefois accusé Andrew Scheer d’avoir utilisé les «points de discussion de Rebel Media», un site web controversé d’actualités lié à la droite alternative — l’«alt-right».

En août 2017, le chef conservateur a annoncé qu’il n’accorderait plus d’entrevue à Rebel Media, qui avait été fortement critiqué pour sa couverture sympathique de suprémacistes blancs lors d’une manifestation meurtrière à Charlottesville, en Virginie, jusqu’à ce que celle-ci change de direction éditoriale.

La critique du pacte des Nations unies sur les migrations d’Andrew Scheer est semblable à celle de Rebel Media, qui a qualifié l’accord de moyen pour normaliser la migration de masse et faire taire les critiques des médias.

Un consensus sur la version finale du Pacte mondial sur les migrations avait été obtenu cet été à New York lors de la sixième ronde de négociations. Presque tous les États membres de l’ONU sont sur le point de le signer, à l’exception des États-Unis et de la Hongrie. Le pape François est l’un des nombreux dignitaires qui devraient se rendre au Maroc pour la cérémonie de signature la semaine prochaine.

L’accord lui-même contient 23 objectifs et engagements, chacun axé sur une dimension différente de la migration, du moment où un migrant décide de fuir son pays en raison de la violence ou de la persécution, jusqu’au retour dans son pays d’origine.

Le Canada a joué un rôle actif dans l’avancement de l’accord, même si le gouvernement a indiqué qu’il examinerait attentivement le texte avant de le signer officiellement, selon un haut responsable.

Le ministre Hussen a annoncé lundi que le Canada signerait l’accord, et mardi, le premier ministre Trudeau a défendu le plan.

«Accueillir les gens grâce à un système d’immigration rigoureux en provenance du monde entier est ce qui a fait le Canada, et en fait un élément dont le monde a davantage besoin», a-t-il déclaré.

Cependant, le gouvernement a été inondé de lettres types de Canadiens lui demandant de retarder la signature de l’accord jusqu’à la tenue d’un débat national.

Les lettres, dont un exemple a été fourni à La Presse canadienne, prétendent que l’accord des Nations unies tente d’éliminer les critiques sur l’hébergement des migrants et de faire en sorte de présenter les détracteurs «comme des racistes ou des haineux, étouffant ainsi toute liberté de discussion».

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