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Huawei: la Chine dénonce un traitement «inhumain»

People walk past a Huawei store in Beijing on December 10, 2018. - China on December 10 protested Canada's "inhumane" treatment of an executive of telecom giant Huawei who is being held on a US extradition bid, following reports she was not getting sufficient medical care. (Photo by GREG BAKER / AFP) Photo: AFP

PÉKIN, Chine — La Chine accentue la pression sur les États-Unis et le Canada à quelques heures d’une audience sur la libération sous caution d’une dirigeante chinoise d’une firme de télécommunications lundi à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Un journal du parti communiste qualifie d’«inhumain» le traitement réservé par le Canada à Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei Technologies. L’éditorial publié dans le Global Times de lundi faisait suite aux protestations officielles du gouvernement adressées aux ambassadeurs du Canada et des États-Unis au cours du week-end.

Mme Meng est détenue depuis le 1er décembre, à Vancouver, et Washington réclame son extradition. Les États-Unis la soupçonnent d’avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran. L’ambassadeur américain a aussi été convoqué.

L’audience sur l’octroi de sa libération sous caution devait reprendre plus tard lundi. Le procureur canadien John Gibb-Carsley a demandé vendredi au tribunal de rejeter la demande de libération sous caution de Mme Meng. Le juge William Ehrcke a déclaré qu’il réfléchirait aux conditions de libération sous caution proposées ce week-end.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng, a convoqué samedi l’ambassadeur du Canada, John McCallum, et l’ambassadeur américain Terry Branstad. Il a qualifié la détention de Mme Meng de «extrêmement inacceptable» et exigé que les États-Unis annulent le mandat d’arrêt, a déclaré l’agence de presse officielle Xinhua.

M. Le a averti les deux pays que Pékin prendrait des mesures en fonction de leur réponse. Interrogé lundi sur la nature de ces démarches, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que «tout dépend du côté canadien lui-même».

Les responsables canadiens ont refusé de commenter les menaces de représailles de la part de la Chine, mettant plutôt l’accent sur l’indépendance de la justice canadienne et sur l’importance des relations entre Ottawa et Pékin.

Selon un ancien conseiller aux affaires étrangères du premier ministre canadien Justin Trudeau, les pressions chinoises ne fonctionneront pas.

Dans une série de micromessages diffusés sur Twitter, Roland Paris écrit: «Peut-être parce que l’État chinois contrôle tout son système judiciaire, Pékin a parfois des difficultés à comprendre ou à croire à l’indépendance des cours dans un pays où règne le droit. Il ne sert à rien d’exercer des pressions sur le gouvernement canadien. Les juges décideront.»

Par ailleurs, l’arrestation a fait capoter une mission commerciale que la Colombie-Britannique devait effectuer en Chine.

La délégation dirigée par le ministre britanno-colombien des Forêts, Doug Donaldson, ne s’arrêtera pas en sol chinois et terminera plutôt son voyage après une visite au Japon.

Dans un communiqué, la province a expliqué avoir pris cette décision en raison de la procédure judiciaire actuellement en cours impliquant la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, qui a été arrêtée la semaine dernière lors d’une escale à Vancouver.

Le ministre du Commerce de la province, Bruce Ralston, a rejeté une demande d’entrevue de La Presse canadienne.

De son côté, un porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Stefano Maron, a indiqué par courriel que la décision de ne pas aller en Chine avait été prise par le gouvernement de la Colombie-Britannique et que c’est donc à dernier d’en commenter la teneur.

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