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Nicola Di Iorio demeure vague sur les raisons de son départ

Photo: Archives Métro

OTTAWA — Le député libéral Nicola Di Iorio, qui n’avait pas mis les pieds au parlement depuis le printemps dernier, a fait une apparition en Chambre, mardi, pour revenir sur les raisons de son absence prolongée.

L’élu l’a fait dans le cadre d’une réplique à une question de privilège qui avait été soulevée par le député néo-démocrate Nathan Cullen le 26 novembre dernier.

Il a abordé une série de sujets, dont ses réserves concernant l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis et l’enjeu de son double emploi. À un certain moment, en évoquant les mauvais traitements subis par des Italo-Canadiens dans les années 1940, il est devenu très émotif.

Le député a par ailleurs mentionné qu’il n’avait pas lui-même choisi la date à laquelle il tirerait sa révérence. «La date prévue pour mon départ n’a pas été choisie par moi», a-t-il déclaré, sans pour autant préciser d’où venait la décision.

Le 6 novembre dernier, après avoir longuement tergiversé, Nicola Di Iorio a fini par confirmer qu’il quitterait son siège de député — mais pas avant le 22 janvier prochain. Au bureau du premier ministre, on a signalé mardi qu’«ultimement, c’est lui (le député) qui a choisi la date».

Lorsqu’il a confirmé son départ prochain sur sa page Facebook, il a écrit qu’il ferait don de son salaire de député, sans toutefois préciser qui en serait le bénéficiaire.

La circonscription de Saint-Léonard—Saint-Michel que l’élu libéral laissera vacante demeurera selon toute vraisemblance orpheline de député jusqu’aux prochaines élections fédérales.

Car une disposition d’un projet de loi adopté lundi au Sénat (avec un amendement) empêche Justin Trudeau de déclencher une élection partielle «dans les neuf mois précédant (…) la tenue d’une élection générale».

Or, le prochain scrutin doit avoir lieu le 21 octobre 2019 — c’est donc dire que le député Di Iorio quitterait officiellement son poste neuf mois, moins un jour, avant cette date.

La valse-hésitation du Montréalais et son absence prolongée avaient fait sourciller les partis d’opposition sur la colline, notamment dans le camp néo-démocrate, où le député Nathan Cullen avait soulevé une question de privilège.

«Ce qui me préoccupe, c’est qu’en tolérant ce genre de comportement, nous, les députés, disons simplement que c’est correct qu’un député dûment élu dans sa circonscription ne se présente pas au travail, mais qu’il reçoive tout de même son salaire», avait-il argué.

Son parti est revenu à la charge mardi pendant la période des questions en Chambre. «Personne chez les libéraux ne donne la même version de l’histoire», a notamment déploré Ruth Ellen Brosseau.

La leader du gouvernement en Chambre, Bardish Chagger, a répété sur un ton laconique ce qu’elle avait répondu auparavant à ce genre de question, soit que «chaque député est redevable à ses commettants pour son travail à Ottawa».

Et en parlant de Nicola Di Iorio, elle a ajouté: «Je l’ai vu aujourd’hui, monsieur le président».

Dans les banquettes de l’opposition, la remarque a été accueillie par des cris.

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