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«Pétrole sale»: Rachel Notley répond à Legault

JASON FRANSON / La Presse Canadienne Photo: Jason Franson/La Presse canadienne

OTTAWA — François Legault s’est fait dire de descendre de ses grands chevaux par la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, mardi, alors qu’un ex-député fédéral appelle au boycott des produits du Québec.

Selon Mme Notley, le premier ministre québécois doit réaliser que son gouvernement tire beaucoup d’avantages du pétrole albertain.

«Je dirais au nouveau premier ministre du Québec qu’il a besoin de descendre de ses grands chevaux, qu’il a besoin de jeter un coup d’oeil à ce qu’il y a dans le sol et qu’il a besoin de comprendre que non seulement notre produit n’est pas sale, mais qu’il finance les écoles, les hôpitaux, les routes et potentiellement certaines des infrastructures hydroélectriques au Québec», a-t-elle dit.

Celle-ci réagissait aux propos tenus par François Legault vendredi à l’issue de la conférence des premiers ministres à Montréal. Il se prononçait alors sur le projet d’oléoduc Énergie Est que l’Alberta, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick tentent de raviver et dont le tracé traverserait le Québec. Ce projet abandonné en 2017 par TransCanada visait à transporter le pétrole des sables bitumineux albertain vers les raffineries de l’est du pays.

François Legault a refusé cette «énergie sale» pour laquelle il n’y a pas d’acceptabilité sociale sur le territoire québécois, tout en soulignant que le Québec pouvait vendre son hydroélectricité.

«Je ne me sens pas du tout gêné de refuser de l’énergie sale alors que nous on offre de l’énergie propre à un prix très concurrentiel», avait-il affirmé.

Depuis, l’ex-député conservateur au fédéral et ex-chef du Parti Wildrose à la législature albertaine, Brian Jean, incite les Albertains au boycott des produits québécois puisque le Québec reçoit «près de 60 pour cent de toute la péréquation» «financée par le pétrole de l’Alberta». Sa publication a été partagée près de 11 500 fois dans Facebook depuis samedi.

Le Québec a fait l’objet de critiques lundi, lors de la rencontre des ministres des Finances à Ottawa, parce qu’il recevra la part du lion du transfert de péréquation en 2019-2020, soit plus de 13G$, alors qu’il nage dans les surplus.

Le gouvernement fédéral versera en tout près de 20G$ en péréquation à cinq provinces la même année pour assurer un niveau de services publics équivalents partout au pays. Outre le Québec, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick recevront également un chèque.

L’Alberta, considérée comme l’une des provinces riches, se plaint de vivre une crise en raison du faible prix du pétrole. Le gouvernement néo-démocrate prévoit un déficit de 7,5G$ pour l’année financière en cours.

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