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L’UPAC peine à recruter du personnel

QUÉBEC — Sept ans après sa création, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dit subir les conséquences de la mauvaise presse et avoir de la difficulté à combler plusieurs postes.

«Je ne vous cacherai pas que c’est un défi de recruter», a déclaré le commissaire par intérim, Frédérick Gaudreau, lors de la présentation de son rapport annuel 2017-2018, jeudi à Québec.

«Il y a un spectre de mauvaise presse, et je pense que l’objectif, c’est de rassurer (les candidats) que dans le quotidien, les gens ont du plaisir à venir travailler, ont du plaisir à enquêter sur les crimes de corruption.

«On a besoin de passer en mode UPAC 2.0», a-t-il renchéri.

L’UPAC fait la manchette depuis des mois pour ses problèmes d’organisation, qui ont culminé cet automne par le départ du commissaire Robert Lafrenière.

Le rapport annuel montre d’ailleurs un taux de départs volontaires de près de 30 pour cent au sein du personnel permanent.

Résultat: une «grande portion» des nouvelles embauches n’ont aucune expérience d’enquête, selon M. Gaudreau.

Malgré tout, 39 individus ou personnes morales ont été condamnés cette année à la suite d’enquêtes criminelles menées par l’UPAC, et 29 autres à la suite d’enquêtes pénales.

C’est de loin le meilleur résultat enregistré par le corps policier depuis sa création.

Or, pour poursuivre le travail et augmenter le «volume», M. Gaudreau affirme devoir combler 10 postes d’enquêteurs, ainsi que plusieurs autres postes de soutien, ce qui s’avère compliqué, dans les circonstances.

Non seulement les policiers sont rebutés par les manchettes négatives, mais les plus jeunes seraient plutôt du genre impatients.

«Les enquêtes de corruption, c’est extrêmement complexe, c’est long», a expliqué le commissaire intérimaire, qui souhaite d’ailleurs faire «des tournées» pour «démystifier» ce travail qu’il croit essentiel.

«Ce que l’on constate en ce moment, c’est qu’on est peut-être face à des nouvelles générations de policiers qui ont des plans de carrière qui sont différents», a-t-il affirmé.

«Les gens qui ont tendance à travailler des dossiers de courte durée ne sont pas nécessairement motivés ou intéressés par nos enquêtes.»

Frédérick Gaudreau affirme se questionner à tous les jours sur la meilleure façon de rendre l’UPAC plus attrayante.

Il n’exclut pas d’aller recruter à l’extérieur du Québec. «On est ouvert à toute réflexion. Ce que l’on vise, c’est d’avoir les gens les plus motivés, les plus qualifiés à faire ce type d’enquêtes-là.»

Par ailleurs, contrairement à son prédécesseur Robert Lafrenière, M. Gaudreau a refusé, jeudi, de commenter quelconque enquête en cours.

Il n’a pas non plus commenté le nouveau processus de nomination proposé par le gouvernement Legault, qui verrait le commissaire de l’UPAC nommé aux deux tiers des voix de l’Assemblée nationale.

À l’heure actuelle, le titulaire de cette fonction est nommé exclusivement par le conseil exécutif.

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