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Le Québec doit accueillir la COP26 en 2020

Luca Bruno / The Associated Press Photo: Luca Bruno
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — C’est au tour du Québec de recevoir le sommet annuel des Nations unies (ONU) sur les changements climatiques, soutient l’opposition officielle.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) réclame en effet une grande «mobilisation» du milieu des affaires et du gouvernement Legault afin de poser la candidature du Québec en vue d’accueillir le sommet de 2020, la COP26, a appris La Presse canadienne.

Le Parti libéral (PLQ) fait cette demande au moment où le sommet de cette année, la COP24, se termine à Katowice, en Pologne.

Le député libéral de Nelligan, Monsef Derraji, qui a été envoyé par son parti à Katowice, a discuté de cette éventuelle candidature avec la délégation québécoise qui était notamment composée d’entrepreneurs et de chercheurs.

Dans une entrevue diffusée dimanche, M. Derraji a fait valoir que 2020 est le moment opportun pour le Québec: l’Amérique du Sud accueillera la COP de 2019 et selon l’ordre habituel, ce devrait revenir à l’Amérique du Nord par la suite.

Le Royaume-Uni a déjà manifesté son intention d’accueillir la COP de 2020, mais l’Europe a déjà été l’hôte en 2015 et cette année, tandis que l’Afrique _ le Maroc _ a accueilli la COP de 2016, et les Fidji, pour l’Océanie, en 2017, a expliqué le député libéral.

«Jeux olympiques» des changements climatiques

Le gouvernement caquiste doit donc maintenant entamer son démarchage auprès du fédéral pour le convaincre de poser la candidature du Québec, a poursuivi M. Derraji.

Selon lui, le premier ministre François Legault a d’ailleurs manqué un rendez-vous important cette année en ne se rendant pas au sommet de l’ONU, contrairement à ses prédécesseurs comme Jean Charest et Philippe Couillard, donc il doit maintenant se reprendre.

«La COP, ce sont les Jeux olympiques de la lutte aux changements climatiques: si tu n’as pas vécu ça, tu ne peux pas savoir de quoi tu parles», a déclaré M. Derraji, qui n’en était pas à sa première participation à une COP.

François Legault a fait fi de la pression de l’opposition et de Greenpeace en décidant de ne pas aller au sommet de Katowice. C’est sa ministre de l’Environnement, MarieChantal Chassé, qui le représentait. En outre, son gouvernement a été très critiqué pour son absence de programme en environnement.

Manquer le bateau

Or, la délégation du Québec — les entreprises au premier plan — auraient eu besoin d’une présence forte du chef du gouvernement, pour ouvrir des portes et bénéficier des débouchés à l’international, a fait valoir le député du PLQ.

«On ne sentait pas l’intérêt du gouvernement, il n’y a eu aucune annonce sur place, Mme Chassé était à l’écoute, mais c’est tout», a-t-il déploré.

«Le gouvernement Legault a manqué le bateau. Quand on se fait critiquer pendant campagne électorale parce qu’on n’a pas de plan en environnement, on doit saisir le premier rendez-vous qu’on te présente pour démontrer que c’est le contraire, et qu’il s’engage à appuyer la grappe industrielle environnementale au Québec.»

L’élu libéral fait aussi remarquer qu’aucun État n’a évoqué au sommet de Katowice la révision à la baisse des cibles de réduction de gaz à effet de serre pour 2020, contrairement au premier ministre François Legault, qui a laissé entendre que le Québec pourrait manquer ses cibles.

«C’est à l’encontre de tout ce que j’ai entendu là-bas (à Katowice)», a-t-il souligné.

Québec solidaire

Québec solidaire (QS), qui avait également une députée sur place, s’est désolé de la «présence faible» du gouvernement, de son «manque de volonté politique», alors que le Québec a tous les atouts pour faire le virage de la décarbonisation, soit les énergies renouvelables et le consensus social.

«La ministre (Mme Chassé) est passée en coup de vent, je doutais même qu’elle ait eu un mandat clair», a déclaré la députée de Mercier, Ruba Ghazal, en entrevue avec La Presse canadienne dimanche, juste avant de prendre son vol de retour à destination du Québec.

Elle a déploré à son tour les tergiversations du gouvernement quant aux cibles de réduction des GES et demande même à François Legault de viser des objectifs plus élevés.

Elle a rappelé les conclusions du dernier rapport d’experts intergouvernementaux sur le climat, selon lequel la hausse moyenne de la température ne pourra pas être limitée à 1,5 degré avec les cibles de réduction des GES actuelles, et que des hausses de température beaucoup plus importantes sont à prévoir à moins d’une action plus forte.

Le Québec vise à réduire de 20 pour cent ses émissions de GES pour 2020 par rapport au niveau de 1990, et de 37,5 pour cent pour 2030.

En Chambre, M. Legault avait plutôt fait remarquer que le bilan annuel des GES a augmenté de 2014 à 2016, de 78,4 à 78,56 mégatonnes, et qu’il ne reste que deux années à son gouvernement pour atteindre la cible.

Il ne faut pas que cela devienne une excuse pour manquer les cibles, a conclu Monsef Derraji.

«Oui, le défi est énorme, mais il est énorme pour tout le monde.»

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