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Vaste offensive de syndicalisation de la CSN dans le milieu de la restauration

La CSN mène une offensive de syndicalisation dans les restaurants de la région de Montréal. Le syndicat se tenait devant le restaurant Burger King du 1605, rue Saint-Denis le 18 décembre 2018. Photo: Josie Desmarais/Métro

La pénurie de main-d’œuvre qui frappe la restauration pousse la Confédération des syndicats nationaux (CSN) à lancer une offensive à l’échelle de la province. La centrale syndicale s’est donnée mission d’améliorer les conditions de travail de ce domaine.

«Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, les travailleurs doivent s’organiser pour se négocier de meilleures conditions. L’arbitraire et les abus, il est temps que ça cesse», a lancé mardi la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Dominique Daigneault.

À ses yeux, le manque criant de main-d’œuvre et les difficultés de rétention dans la restauration sont directement liés aux conditions de travail ardues.

«Les conditions sont pourries, a ajouté le président du Syndicat des employé-es de la restauration (SER-CSN), David Bergeron-Cyr. On n’a qu’à penser aux salaires, au respect de l’ancienneté, au partage des pourboires, ainsi qu’à la santé et la sécurité au travail.»

Dans le meilleur des mondes, la CSN aimerait voir tous les restaurants se syndiquer. «C’est une offensive qui s’étend sur cinq à dix ans», a reconnu M. Bergeron-Cyr.

Trouver des solutions
Selon l’Association Restauration Québec (ARQ), il n’y a pas de lien à faire entre la résolution du problème de main-d’œuvre et la syndicalisation.

«On est tous d’accord pour dire que les gens doivent être bien traités, a mentionné le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales à l’ARQ, François Meunier. Mais selon nous, la syndicalisation n’améliorera pas la situation, entre autres parce que le modèle syndical n’est pas adapté pour tout le monde. À nos yeux, un dialogue franc entre employeurs et employés demeure la meilleure façon de faire pour améliorer les conditions et contrer la pénurie», a-t-il dit.

Nicolas Delrieu.

Même son de cloche du côté de Nicolas Delrieu, propriétaire de quatre établissements montréalais. «Si ça peut faire du bien, pourquoi pas. Par contre, est-ce que les plus petits restaurants sont bien équipés pour ça, je ne crois pas», a-t-il laissé tomber.

Trouver des solutions pour contrer cette pénurie est «l’enjeu de la décennie», selon M. Meunier. C’est pourquoi des restaurateurs comme Nicolas Delrieu usent de créativité pour mettre en place des manières de contrer la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi de promouvoir la reconnaissance des employés.

En plus d’offrir un salaire décent et de maintenir des relations respectueuses, M. Delrieu a mis en place un système de récompenses des employés. Chaque mois, un employé du mois est élu par ses pairs. Celui-ci reçoit un cadeau considérable, comme un saut en parachute, des billets pour le festival Osheaga ou autre.

«Ils sont tous très motivés et excités, ils veulent gagner. On remarque qu’ils font des efforts supplémentaires», a expliqué le restaurateur qui possède Le Speakeasy MTL, Chef’s Table MTL, Freeze Brothers et Tô Comptoir Asiatique.

Dans les prochains mois, il souhaite aussi offrir des assurances collectives à ses employés, chose que peu de restaurants proposent.

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