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Rozon en cour contre l'acheteur de ses actions

Peter Power / La Presse Canadienne Photo: Peter Power
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Déjà devant les tribunaux pour se défendre d’accusations d’agression sexuelle, Gilbert Rozon les interpelle à son tour: il demande à un juge de trancher des points litigieux de son contrat de vente d’actions de Juste pour rire, car il ne veut pas avoir à indemniser l’acheteur qui se plaint d’une perte de valeur de l’entreprise, qui aurait été causée par ses démêlés judiciaires.

M. Rozon, le fondateur du Festival Juste pour rire, a vendu en mars dernier ses actions dans la foulée des allégations d’agressions sexuelles à son sujet.

Mais l’acheteur, se prévalant du contrat, lui a rapidement envoyé des demandes d’indemnisation pour un total de 4,2 millions $, pour la perte de commandites et de subventions gouvernementales (923 000 $), pour la perte de la commandite des Producteurs de lait du Québec (570 000 $ plus 29 000 $ de frais légaux) et en raison du départ de l’humoriste Rachid Badouri (2 725 000 $), qui a annulé son contrat de production.

M. Rozon concède la perte de subventions gouvernementales, mais conteste les deux autres demandes d’indemnisation, ce qui laisse un total réclamé de 3,3 millions $.

Pour ce qui est de la commandite des Producteurs de lait, l’acheteur avait été avisé au préalable de la terminaison imminente du contrat, soutient M. Rozon dans la procédure. Quant au contrat de M. Badouri, non seulement il n’a pas pris fin en raison des allégations d’inconduite, mais l’acheteur aurait pu le forcer, par injonction, à respecter le contrat, peut-on aussi y lire.

M. Rozon souligne de plus que l’acheteur devait, en vertu du contrat, fournir de l’information pour justifier ses réclamations monétaires, mais ne s’est pas exécuté de façon satisfaisante, est-il allégué dans la procédure judiciaire déposée au palais de justice de Montréal cette semaine.

Pour cette raison, M. Rozon demande à un juge de déclarer que l’acheteur n’a pas rempli ses obligations contractuelles, de telle sorte qu’il n’a pas droit aux indemnisations réclamées.

Des allégations d’harcèlement et d’agression sexuelle contre Gilbert Rozon avaient d’abord été rapportées dans les médias en octobre 2017. Un groupe de neuf femmes s’étaient à ce moment confiées au quotidien Le Devoir et à la station de radio 98,5 FM. Le jour même de la publication de leurs reportages, M. Rozon a démissionné de ses fonctions de président du Groupe Juste pour rire. De plus, un groupe de femmes a aussi intenté une action collective contre l’ex-producteur, qui a depuis été autorisée. Un appel est toutefois pendant.

Juste pour rire a été vendue en mars 2018 au groupe américain ICM Partners et au comédien Howie Mandel, qui ont ensuite revendu une portion des parts.

Des accusations criminelles de viol et d’atteinte à la pudeur sur une femme ont été déposées contre Gilbert Rozon en décembre, pour des événements survenus en 1979. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait évalué 14 dossiers de plaintes d’agressions, mais n’a retenu que celle-ci.

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