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La réfugiée saoudienne est arrivée en sol canadien

FILE - In this Jan. 7, 2019, file photo released by the Immigration Police, Chief of Immigration Police Maj. Gen. Surachate Hakparn, right, walks with Saudi woman Rahaf Mohammed Alqunun before leaving the Suvarnabhumi Airport in Bangkok, Thailand. Australia says it is considering granting the Saudi who fled from her family refugee resettlement based on referral by the U.N. (Immigration police via AP, File) Photo: The Associated Press
Alanna Rizza et Michelle McQuigge, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — La jeune Saoudienne décrite comme «une courageuse nouvelle Canadienne» après avoir fui et dénoncé la violence de sa famille est en route vers son nouveau chez-soi, a déclaré samedi la ministre canadienne des Affaires étrangères.

Chrystia Freeland a accompagné Rahaf Mohammed Al-Qunun à son arrivée à l’aéroport international Pearson de Toronto, après un vol en provenance de Séoul, en Corée du Sud.

Arborant une veste à capuchon sur laquelle on pouvait lire «Canada» et une casquette du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, la jeune femme a souri et salué un groupe de journalistes, sans toutefois s’exprimer devant les caméras.

Chrystia Freeland explique que Rahaf Mohammed Al-Qunun souhaitait que les Canadiens puissent voir qu’elle se porte bien et qu’elle est heureuse d’être arrivée dans son pays d’accueil — «même si elle m’a fait une remarque sur le froid», a relevé la ministre.

La jeune femme de 18 ans a capté l’attention du monde entier lorsqu’elle a échappé à sa famille lors d’un voyage au Koweït. Elle avait emprunté un vol jusqu’à Bangkok, en Thaïlande, où elle s’était barricadée dans une chambre d’hôtel de l’aéroport. Elle avait alors lancé sur les réseaux sociaux pour décrire sa maltraitance aux mains de son père.

Elle lui reproche de l’avoir violentée et de tenter de la contraindre à un mariage forcé. Ce dernier, qui est arrivé dans la capitale thaïlandaise peu après son départ, nie ces allégations.

«Je suis la fille qui a fui en Thaïlande. Je suis maintenant en vrai danger parce que l’ambassade saoudienne essaie de me forcer à rentrer», peut-on lire dans une traduction d’une de ses publications sur Twitter.

Elle a également dit craindre d’être assassinée par sa famille si elle retournait en Arabie saoudite.

Le mot-clic #SaveRahaf («#SauvonsRahaf») et une photo d’elle ont rapidement fait le tour du monde.

En conférence de presse à Regina vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué que le Canada avait accepté la demande du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de lui accorder l’asile.

«Nous sommes heureux de le faire parce que le Canada est un pays qui comprend à quel point il est important de défendre les droits de la personne, de défendre les droits des femmes dans le monde», a-t-il déclaré.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a souligné que cette affaire «donne un aperçu de la situation précaire de millions de réfugiés à travers le monde».

«Aujourd’hui, la protection des réfugiés est souvent menacée et ne peut pas toujours être assurée, mais, dans ce cas précis, le droit international des réfugiés et les valeurs d’humanité l’ont emporté», s’est-il réjoui.

Lauren La Rose, une porte-parole de l’agence onusienne, a renchéri qu’«il faut plus d’espaces où les femmes et les filles ou n’importe quelle personne vulnérable peuvent trouver un pays tiers sûr où se réinstaller», une question sur laquelle le Canada s’est avéré «un grand allié et leader».

Mais cette décision pourrait envenimer encore davantage les relations entre le Canada et l’Arabie saoudite.

En août dernier, le prince héritier du royaume, Mohammed ben Salamane, a expulsé l’ambassadeur canadien à Riyad et rappelé son propre ambassadeur à Ottawa, lorsque la ministre Freeland a exprimé son soutien sur Twitter à l’endroit des militantes des droits des femmes arrêtées en Arabie saoudite. Les Saoudiens ont également largué des investissements canadiens et ordonné à leurs citoyens qui étudient au Canada de partir.

Justin Trudeau a balayé d’un revers de la main ces possibles répercussions de l’octroi du statut de réfugiée à Rahaf Mohammed Al-Qunun, réitérant que le Canada se porte en défenseur des droits de la personne nonobstant les conséquences diplomatiques.

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