Soutenez

Un homme doit fermer son garage où logeaient trois sans-abri

Homeless person in Indianapolis in January. In the Talbot Street alley between Ohio and Wabash streets. A cardboard box was home, along with dirty blankets and pillows. Photo: Getty Images

SAINT-ANTOINE, N.-B. — Un homme du Nouveau-Brunswick a dû fermer son garage qu’il avait transformé en abri pour itinérant à cause d’un règlement qu’il ne connaissait pas.

En novembre, Serge Parent, un résidant de Saint-Antoine, un village situé à une trentaine de kilomètres de Moncton, avait invité trois personnes vivant dans la rue à venir vivre dans son garage.

«C’était un geste du coeur. Je pensais que nous devions aider ces personnes, a-t-il expliqué. Mon idée était qu’il était préférable de mettre des gens à l’intérieur de mon garage que ma voiture.»

Propriétaire d’un terrain de sept acres, M. Parent est entré en contact avec ces trois protégés après qu’un homme travaillant auprès des sans-abri de Moncton l’eut contacté sur les médias sociaux.

Il a raconté qu’il avait installé des lits, un poêle à bois et un réfrigérateur dans le garage. Ces invités avaient accès à l’eau et au jardin afin qu’ils puissent apprendre à cultiver leur propre nourriture.

Selon lui, son garage était plus qu’un abri pour les personnes qui y séjournaient.

«Ce qui les a beaucoup aidés, c’est le fait que j’y aille tous les matins, simplement pour m’assurer qu’ils vont bien, a-t-il souligné. Ils ont dit qu’avoir un abri et de la nourriture, c’était utile, mais avoir quelqu’un qui se soucie de vous, qui prend du temps pour vous écouter et passe du temps avec vous, cela fait la différence. C’est un besoin essentiel pour l’homme.»

Mais en décembre, il a reçu une lettre de la Commission de services régionaux de Kent lui apprenant qu’il lui fallait un permis pour transformer le garage en habitation.

«Je ne le savais pas, j’essayais simplement d’aider les gens», a déclaré M. Parent qui estime que son garage est une solution bien meilleure que les tentes dans lesquelles vivaient ses «locataires». «C’était isolé. Il y avait de tout pour répondre à leurs besoins de base.»

Un des trois résidants du garage était déjà parti, mais il lui a été très pénible d’annoncer la nouvelle de la fermeture de leur abri aux deux autres.

La Commission régionale ou le maire de Saint-Antoine, Ricky Gautreau, n’ont pas répondu à une demande d’entrevue de La Presse canadienne. Le maire a toutefois dit la semaine dernière à Global News que des gens du village avaient porté plainte.

«Les gens se plaignaient que des personnes vivaient dans un garage et que cela n’était pas sûr pour elles, a-t-il commenté. Les gens dans la région n’étaient pas contents de ce qui se passait.»

Selon lui, il faut appliquer la même règle partout dans la province.

La Loi sur l’urbanisme du Nouveau-Brunswick stipule que pas plus d’un logement ne peut être placé sur le même terrain à moins de respecter les autres dispositions du règlement provincial sur la construction.

M. Parent dit n’avoir entendu que des propos positifs de la part de ses voisins, dont certains l’ont aidé à préparer de la nourriture pour les personnes vivant avec lui.

Malgré sa déception, il dit qu’il ne regrettait pas sa décision.

«Il m’est venu très naturellement d’aider ces personnes, car elles ressemblent à nos frères et sœurs. Nous sommes tous un, nous sommes tous pareils, nous essayons juste de survivre.»

Selon le dernier bulletin du comité directeur sur l’itinérance du Grand Moncton sur l’itinérance dans la ville, 729 personnes ont eu accès à un refuge en 2017.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.