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Un nouveau modèle de prédiction du cancer du sein conçu au Québec

Photo: Getty Images

QUÉBEC — Des chercheurs québécois ont aidé à mettre au point ce qui pourrait être le modèle de prédiction du risque de cancer du sein le plus précis à ce jour.

Un simple test de salive pourrait permettre d’estimer avec une précision inégalée le risque qu’une femme ait un cancer du sein au cours de sa vie, selon une étude internationale publiée mardi à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.

En combinant le profil génétique obtenu grâce à un test de salive à un modèle statistique qui tient compte des antécédents familiaux, des facteurs hormonaux et des habitudes de vie, les chercheurs sont parvenus à estimer le risque global de cancer du sein couru par chaque femme, ouvrant la porte à la personnalisation des protocoles de dépistage de cette maladie.

Un des responsables de l’étude, le professeur Jacques Simard, a expliqué que plusieurs centaines de chercheurs à travers le monde ont mis en commun les échantillons d’ADN récoltés dans leurs projets respectifs et mené une analyse génomique sur 94 000 femmes qui avaient eu un cancer du sein et sur un groupe témoin de 75 000 femmes.

Grâce à des analyses statistiques sophistiquées, ajoute-t-il, les chercheurs ont mis au point un score de risque de cancer du sein qui inclut 313 variations génétiques et l’ont ensuite validé sur près de 220 000 femmes.

Au Québec et au Canada, le dépistage du cancer du sein se fait essentiellement par mammographie et vise généralement les femmes de 50 à 69 ans. Or, malgré ces précautions, bon nombre de femmes à haut risque de développer la maladie échappent au dépistage préventif. Le modèle mis au point par le professeur Simard et ses collègues pourrait aider à personnaliser le dépistage du cancer du sein en fonction du risque individuel.

«Grâce aux prédictions de notre modèle, il sera possible d’établir un risque individuel pour chaque femme et de lui proposer une approche de dépistage personnalisée, peu importe l’âge, explique le chercheur. Il lui suffira de fournir un échantillon de salive à une seule reprise au cours de sa vie lorsqu’elle aura atteint, par exemple, le début de la quarantaine.»

Une équipe dirigée par Jacques Simard travaille actuellement à un projet de pré-implantation de ce modèle auprès de 10 000 femmes au Québec et en Ontario.

Les détails de cette percée sont présentés dans un article paru mardi dans la revue Genetics in Medicine.

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