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Acquittement du marin britannique accusé de viol

Andrew Vaughan / La Presse Canadienne Photo: Andrew Vaughan
Aly Thomson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Un marin britannique qui était accusé de participation à un viol collectif sur une base militaire de Halifax, en 2015, a été acquitté, vendredi.

Darren Smalley, âgé de la trentaine, était accusé d’agression sexuelle causant des lésions corporelles et d’avoir participé à une agression sexuelle impliquant une ou plusieurs personnes, le 10 avril 2015, dans une caserne de la 12e escadre aérienne de Shearwater.

Mais le juge Patrick Duncan, de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, a déclaré ne pas croire certaines parties du témoignage de la plaignante et il a conclu que les accusations n’avaient pas été prouvées «hors de tout doute raisonnable», comme l’exige le droit criminel.

La femme et une amie avaient rencontré par l’intermédiaire de Tinder les marins britanniques, membres d’une équipe de hockey de la Royal Navy venus à Halifax pour un tournoi. La plaignante a déclaré au procès l’automne dernier qu’elle avait perdu conscience, étendue à côté d’un marin, et que lorsqu’elle s’était réveillée, nue et couchée sur le ventre, au moins trois hommes la violaient.

Le juge Duncan a estimé que le témoignage de la plaignante, qui aurait selon lui une «mémoire sélective», était incompatible avec les récits d’autres témoins qui se trouvaient à la caserne ce soir-là. Il a aussi estimé que cette femme intelligente et articulée avait offert un témoignage «contrôlé», selon lui. «Il est impossible de savoir où commence et où finit la vérité dans cette affaire», a conclu le juge.

Le magistrat a par ailleurs écarté le témoignage de perte de conscience, estimant que la dame n’avait pas consommé suffisamment d’alcool ou d’autres substances, et qu’il n’existait aucune preuve médicale permettant d’expliquer pourquoi elle aurait ainsi perdu connaissance.

«De toute évidence, quelque chose de nature sexuelle s’est produit dans cette pièce, a-t-il dit. Peut-être que c’était une infraction criminelle, peut-être pas. Mais sans preuve crédible, il est risqué de condamner.»

Le procureur Eric Taylor a déclaré à sa sortie de la salle d’audience que la Couronne n’était pas d’accord avec le juge Duncan sur la crédibilité du témoignage de la plaignante. Il a toutefois reconnu qu’il avait été difficile d’expliquer la perte de conscience de la femme.

M. Smalley, qui n’a pas témoigné lors du procès devant juge seul, n’a manifesté aucune émotion après le verdict. La jeune femme a baissé la tête et elle a ensuite quitté précipitamment la salle d’audience, le regard sévère. Le marin britannique, lui, a déclaré aux journalistes qu’il était soulagé du verdict. «Cela m’a affecté mentalement et physiquement pendant quatre ans de ma vie», a-t-il déclaré. Son avocat a indiqué que M. Smalley va maintenant rentrer au Royaume-Uni et «passer à autre chose».

Quatre hommes avaient d’abord été accusés dans cette affaire; les accusations contre deux d’entre eux ont été retirées avant le procès, alors que la cause d’un autre a été suspendue lorsque l’accusé est tombé malade. Le procureur Taylor a indiqué qu’à la lumière de l’acquittement de vendredi, la Couronne décidera s’il convient de rétablir les accusations portées contre cet accusé, Simon Radford, avant l’expiration de la suspension des procédures, en octobre.

Note aux lecteurs: Version corrigée: dans une version précédente, on écrivait que la plaignante «s’était endormie à côté d’un marin», alors qu’elle aurait été inconsciente

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