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Syrie: le Canada hausse son aide pour les réfugiés

OTTAWA – Le Canada contribuera une somme additionnelle de 15 millions $ en soutien humanitaire pour aider les voisins de la Syrie à faire face au débordement de centaines de milliers de réfugiés qui fuient la guerre civile du pays.

Mais le Canada attendra avant d’emboîter le pas à certains de ses alliés principaux qui ont formellement reconnu l’opposition syrienne.

Le ministre des Affaires étrangères John Baird a annoncé mercredi les fonds supplémentaires lors d’une importante réunion internationale au Maroc avec l’opposition syrienne.

Le Canada donnera 5 millions $ additionnels à la Jordanie, en plus des 6,5 millions $ que M. Baird a promis lors d’un voyage au pays plus tôt cette année.

Le Canada contribuera également 10 millions $ aux agences internationales qui travaillent à soulager la crise des réfugiés syriens, faisant augmenter sa contribution totale à ces organismes à 22 millions $.

M. Baird a également indiqué que le Canada fournirait à la Jordanie l’équivalent de 1,5 million $ en équipements de protection individuelle pour ses forces armées, afin de les protéger contre d’éventuelles attaques d’armes chimiques ou biologiques en Syrie.

Le ministre a fait écho à la préoccupation grandissante au niveau international que le président syrien Bachar el-Assad pourrait utiliser des armes chimiques contre les citoyens de son pays.

«Nous sommes sérieusement inquiets d’une éventuelle perte de contrôle sur les stocks d’armes chimiques, de systèmes antiaériens portables et d’autres armes classiques, qui pourraient constituer une menace plus générale à l’échelle régionale et internationale», a déclaré M. Baird à la conférence, selon une transcription de son allocution publiée sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères

«Mais nous ne nous contentons pas de faire part de nos préoccupations, nous prenons des mesures concrètes pour nous préparer au pire», a-t-il ajouté.

Tel qu’attendu, le Canada n’a pas rejoint les États-Unis, l’Europe et d’autres de ses alliés qui ont reconnu la nouvelle opposition au régime comme seuls représentants légitimes du peuple syrien pour succéder au régime du président Assad.

M. Baird avait eu une réunion avec le nouveau dirigeant du conseil de l’Opposition et s’est dit impressionné.

Mais il a indiqué que le Canada veut que l’opposition réponde à deux critères avant de lui accorder la reconnaissance officielle: premièrement, que tous les groupes, comme les Kurdes, les Chrétiens, et les Musulmans sunnis et chiites aient une place dans l’avenir de la Syrie, et deuxièmement, que les jihadistes radicaux au sein des rebelles soient mis de côté.

Dans son allocution, le ministre a souligné que la Syrie faisait face à de nombreux défis «dans un contexte suscitant des inquiétudes de plus en plus nombreuses.»

«Le Canada est préoccupé par la montée de l’activité terroriste à l’intérieur de la Syrie et par les signes d’un accroissement du sectarisme, qu’attisent ceux qui s’emploient à semer la discorde plutôt qu’à promouvoir l’unité et qui favorisent l’exclusion au détriment de l’inclusion», a-t-il ajouté.

Un des défis pour le Canada de reconnaître l’opposition syrienne nouvellement formée a été mis en évidence plus tôt cette semaine lorsque l’administration du président américain Barack Obama a désigné la milice des rebelles, le groupe Jabhat al-Nusra, comme une organisation terroriste.

Baird a fait valoir que ce sont les Syriens eux-mêmes qui devront fixer l’orientation future de leur pays.

«Le Canada se réjouit des efforts pour unir l’opposition syrienne. La formation de la Coalition nationale des forces syriennes révolutionnaires et d’opposition constitue un pas important. Je les félicite pour leur courage», a-t-il rajouté.

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