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La CAQ en «lune de miel» avec les médias, selon une députée péquiste

Lorraine Richard
Lorraine Richard, députée du Parti québécois dans Duplessis Photo: Facebook
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINTE-AGATHE-DES-MONTS, Qc — Le gouvernement caquiste jouit d’un traitement de faveur actuellement dans les médias par rapport au Parti québécois (PQ).

C’est l’avis de la députée péquiste de Duplessis (Côte-Nord), Lorraine Richard, mais pas de son chef Pascal Bérubé.

Ses collègues et elle étaient réunis pour deux jours dans un hôtel de Sainte-Agathe-des-Monts pour préparer la rentrée parlementaire et tenter de reconstruire le parti, après la défaite historique qu’il a subie en octobre dernier, qui l’a fait passer de 28 à 10 sièges.

Dans un point de presse jeudi matin, Mme Richard, connue pour son franc-parler, a dit que le PQ «n’est pas dans le déni» et sera capable de rebondir. Pressée de questions quant à savoir s’il faudra changer le programme et ce qui aurait pu être fait différemment durant la dernière campagne, elle a déploré un traitement inéquitable dans les médias.

«Tu vas peut-être le couper au montage, a-t-elle lancé aux journalistes. Soyez un petit peu indulgents avec le PQ autant que vous l’êtes avec la Coalition avenir Québec depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir. Elle est en lune de miel, c’est normal, elle a fait quelques erreurs, elle a reculé. Est-ce que vous l’attaquez à tous les jours?»

Son collègue député de Bonaventure, Sylvain Roy, a été beaucoup plus prudent, en réprouvant même une telle sortie.

«Habituellement, ce n’est pas une très bonne idée d’évaluer publiquement devant les médias le travail des médias, a-t-il dit dans une mêlée de presse. Je n’ai pas intention de tirer des roches à qui que ce soit.»

En conférence de presse au terme de la réunion, le chef intérimaire péquiste, Pascal Bérubé, s’est aussi dissocié des propos. Il ne juge pas que la CAQ obtient un traitement préférentiel.

«On écoute les reportages et souvent, cela nous indique que notre message pourrait être plus clair, que la perception que vous avez est celle qui est partagée par le public. Donc non, je ne partage pas cette opinion-là (selon laquelle la CAQ est favorisée).»

Une défaite qui «fait mal, très mal»

Selon Mme Richard, le PQ a pourtant toujours été un «attrait pour les médias» parce qu’il a toujours été «dans une mouvance de chicane», mais il n’en est plus là.

«On a fait le constat d’une défaite qui nous a fait mal, très mal, a-t-elle avoué. On va se reconstruire, je pense qu’on est capable de le faire.»

La veille, le chef intérimaire, Pascal Bérubé, n’avait pas voulu revenir sur les erreurs commises par son parti durant la dernière débâcle électorale, même si le bilan a apparemment été dressé.

Sylvain Roy a de son côté évoqué plusieurs facteurs, contexte historique, goût du changement. Mais quand on lui a demandé de commenter la stratégie de l’ancien chef péquiste Jean-François Lisée d’attaquer de front en débat télévisé la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, sa réponse a été laconique.

«Jean-François, c’était notre chef, je respectais sa stratégie et le résultat est là», a-t-il laissé entendre.

De son côté, Mme Richard a pris une métaphore médicale: elle a dit qu’il fallait d’abord poser un diagnostic sur le patient et ensuite il y a plusieurs traitements possibles.

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