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Certaines provinces seraient un frein aux investissements en infrastructures, juge Trudeau

Prime Minister Justin Trudeau arrives to participate in a roundtable discussion with the Federation of Canadian Municipalities' Big City Mayors' Caucus, and deliver brief opening remarks in Ottawa on Monday, Jan. 28, 2019. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Justin Trudeau estime que certaines provinces créent des difficultés lorsqu’il s’agit de réaliser des investissements importants dans les villes.

Avant sa rencontre avec le caucus des maires des grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités, lundi à Ottawa, le premier ministre a soutenu que toutes les provinces ne partageaient pas son point de vue sur l’importance d’investissements concrets dans des secteurs comme les infrastructures.

Le gouvernement libéral a été critiqué pour la lenteur avec laquelle les fonds fédéraux ont été affectés à de grands projets municipaux, malgré le plan libéral de dépenser plus de 185 milliards $ sur 12 ans dans les infrastructures au Canada.

Les maires des grandes villes canadiennes ont également rencontré lundi le ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne, qui affirme que l’accélération de l’approbation des projets est une priorité absolue de son gouvernement.

M. Trudeau croit que l’investissement dans l’infrastructure des grandes villes est l’un des meilleurs moyens de créer des emplois à court terme et de stimuler à long terme la croissance économique.

Le premier ministre soutient que depuis son arrivée au pouvoir en 2015, son gouvernement a procédé à des investissements importants dans des villes et des collectivités, au chapitre du logement, des transports en commun et des infrastructures vertes, notamment.

«C’est pas toujours facile. On comprend que les contextes politiques varient un peu d’un bout à l’autre de ce pays, et il y a des provinces qui n’ont pas tout à fait la même attitude par rapport à investir de façon tangible dans leurs communautés et dans les grandes villes. Mais pour moi, je comprends très bien que les grandes villes sont toujours des moteurs économiques pour le pays en entier et je serai toujours là pour travailler avec vous pour livrer pour vos citoyens», a affirmé M. Trudeau.

M. Champagne a fait valoir que l’arrivée de nouveaux gouvernements provinciaux avait ralenti certains des projets reçus, examinés et approuvés. Il a souligné que ces retards sont normaux en cas de changement de gouvernement.

«Mais je pense que maintenant, tout le monde devrait être bien installé», a dit M. Champagne, qui a ajouté qu’il aimerait voir des avancées à l’approche de la saison de construction. «Nous avons de grands besoins… C’est le temps de livrer.»

Après la réunion avec M. Trudeau, le maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, a soutenu que ses pairs ontariens avaient fait part de leurs préoccupations concernant le manque de progrès de la part de la province en matière de transport en commun.

En fait, ils ont dit que les projets sur le bureau du premier ministre Doug Ford ne progressaient pas beaucoup, a dit M. Labeaume.

«Mes collègues ontariens trouvent ça un peu difficile», a déclaré M. Labeaume à la suite de commentaires de M. Trudeau sur les défis provinciaux. «On me dit que le nouveau premier ministre (Doug Ford), tous les projets seraient sur son bureau, mais semble-t-il, ça ne bougerait pas beaucoup. Je sais pas pourquoi, il y a peut-être quelque chose de politique là-dedans.»

Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a également rencontré les maires lundi. Il a été questionné sur les commentaires de M. Trudeau.

M. Morneau a dit croire que le premier ministre avait surtout voulu signifier l’importance d’un «alignement entre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et les municipalités».

Une chaîne de communication directe et formelle entre les municipalités et le fédéral

Les maires, qui forment le caucus des grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités, ont dit avoir demandé à M. Trudeau lors de la réunion de créer un canal direct et formel entre les communautés locales et Ottawa — une voie qui contournerait les provinces, si nécessaire.

«Il ne s’agit pas de remettre en question les rôles et les responsabilités de chacun», a affirmé aux journalistes la mairesse de Montréal, Valérie Plante. «Bien sûr, nous travaillons de concert avec les gouvernements provinciaux, mais nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir ce dialogue de façon plus proactive et systématique. Quand on sait que les villes doivent composer avec de grands changements au sein de nos sociétés et que nous voulons agir le plus rapidement possible et le plus efficacement possible.»

Les maires ont également demandé à M. Trudeau d’augmenter de 2 milliards $ le fonds fédéral pour l’atténuation des catastrophes dans son budget du printemps et de créer un mécanisme fédéral permanent prévoyant le financement du transport en commun bien au-delà d’un horizon de 10 ans, a indiqué le maire d’Edmonton, Don Iveson.

Sur ce dernier sujet, Mme Plante a évoqué un fonds permanent de transport collectif «pour donner vraiment beaucoup plus d’oxygène, de moyens aux différentes villes canadiennes».

«On est malheureusement en rattrapage un peu partout, et on a besoin entre autres du gouvernement fédéral pour nous aider», a-t-elle déclaré.

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