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Inconduite sexuelle: des allégations contre un maître bouddhiste jugées crédibles

Andrew Vaughan / La Presse Canadienne Photo: Andrew Vaughan / La Presse Canadienne

HALIFAX — Deux plaintes pour inconduite sexuelle contre le chef spirituel de l’organisation bouddhiste Shambhala International établie à Halifax ont été jugées crédibles, a révélé une enquête indépendante.

Dans un rapport publié dimanche, une enquêteuse du cabinet d’avocats Wickwire Holm, engagé par l’organisation, a découvert que le Sakyong Mipham Rinpoché avait fait des avances sexuelles inappropriées à deux étudiantes.

L’avocate Selina Bath a noté un «déséquilibre significatif» dans les relations étant donné la position d’autorité de Sakyong en tant que chef spirituel et détenteur de la lignée de Shambhala – l’une des plus grandes organisations bouddhistes du monde occidental.

Dans un cas, une demandeuse d’asile a allégué que le chef spirituel lui avait relevé la robe, tâté les seins et essayé de l’embrasser lors d’une cérémonie qui s’était déroulée chez lui.

Selon le rapport, le dirigeant bouddhiste «a violé les limites personnelles et sexuelles d’une manière à laquelle elle n’a pas consenti», ajoutant qu’il l’a fait «sans invitation et sans permission».

Me Bath a souligné qu’il y avait une relation de pouvoir entre l’homme et la femme. «Lui, l’enseignant qui est vénéré, et elle, l’étudiante à qui on a appris qu’il ne peut rien faire d’impur.»

«Ses actes et son comportement cette nuit-là constituent une inconduite sexuelle», a-t-elle déclaré.

Dans une autre affaire, une étudiante a allégué que le sakyong avait demandé à la voir en privé, mais plutôt que de discuter de sa pratique religieuse, il a cherché à avoir des relations sexuelles.

«Il est plus probable qu’improbable que le sakyong ait tenté d’avoir des relations sexuelles (avec la demandeuse d’asile), a précisé le rapport. Ce comportement est conforme aux preuves que j’ai reçues de la part d’autres témoins. De la même manière qu’avec beaucoup d’autres femmes, le sakyong était intéressé par (la demandeuse d’asile) et a essayé d’être intime avec elle.»

Toutefois, l’enquêteuse n’est pas convaincue que le maître bouddhiste ait tenté de la contraindre à se livrer à des actes sexuels sur lui-même et d’autres hommes, comme l’avait prétendu la plaignante.

Néanmoins, le rapport indique que les avances sexuelles dans le contexte d’une relation de confiance, comme celle entre un prêtre et un fidèle, «entrent carrément dans la définition du harcèlement sexuel». En outre, le document indique que la relation de pouvoir relative entre l’élève et l’enseignant ne témoigne pas en faveur d’un consentement et que «l’activité sexuelle non consensuelle entre dans le contexte de l’agression sexuelle».

L’enquête a été lancée à la suite des allégations d’une ancienne membre de la communauté Shambhala, Andrea Winn, au sujet des inconduites sexuelles commises par le dirigeant bouddhiste.

Les accusations ont incité le dirigeant de Shambhala à se retirer de ses fonctions dans l’attente des résultats de l’enquête d’une tierce partie.

Dimanche, le conseil intérimaire de Shambhala a déclaré qu’il prenait au sérieux les informations faisant état de fautes et de manque de soin de la part de la communauté bouddhiste.

«Nous devons travailler ensemble en tant que communauté pour lutter contre les conditions qui créent un préjudice et pour trouver des opportunités de soins, d’équité et de gentillesse pour nous épanouir», a-t-il déclaré le conseil intérimaire dans un communiqué.

Mipham Rinpoché n’a pu être rejoint immédiatement dimanche, mais le conseil d’administration intérimaire a souligné qu’il devrait s’employer à trouver la voie à suivre pour «reconnaître ses actes passés de manière à refléter l’honnêteté et le courage qui caractérisent les enseignements de Shambhala».

Wickwire Holm avait lancé son enquête sur des allégations de faute sexuelle au sein de l’organisation Shambhala en juillet dernier et avait été contactée par 100 personnes.

L’organisation Shambhala a plus de 150 centres de méditations dans le monde et plus de 14 000 étudiants. Le dirigeant de l’organisation réside principalement à Halifax, bien que le groupe bouddhiste soit également très présent à Boulder, dans le Colorado.

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