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Zoom sur la valorisation des piles

Les piles sont un de nos déchets les plus polluants. Photo: Archives Métro

Le Québec figure parmi les provinces qui valorisent le plus les piles et les batteries. En cette Journée nationale de la récupération de ces produits potentiellement contaminants, Métro fait le point en quelques chiffres étourdissants.

1,2 million. C’est le nombre record de kilos de piles et de batteries récupérées en 2018 au Québec. S’il s’agit d’une hausse de 100% depuis 10 ans, cette croissance a tendance à ralentir. «Un peu comme pour les autres matières recyclables, la collecte nécessite une sensibilisation constante de la population», confie Line Bérubé, responsable du programme Appel à recycler pour l’Est du Canada. Si l’organisme mandaté par le gouvernement fédéral revendique un taux de récupération de près de 40%, Mme Bérubé convient qu’évaluer les quantités exactes de piles vendues au Canada est difficile, car une partie croissante de ces produits se vend sur l’internet par des vendeurs non enregistrés au programme.

3500 km. Son bon score, le Québec le doit à un important réseau de plus de 3000 points de chute, tels que des magasins, des entreprises, des centres communautaires et des écocentres. Les marchandises récupérées sont ensuite envoyées dans l’un des trois centres de tri accrédités, qui répartiront les produits selon la chimie nécessaire à leur démantèlement. La majeure partie des piles et des batteries roulera ensuite de 1000 km à 3500 km pour être valorisée aux États-Unis ou en Colombie-Britannique, là où le nickel, le lithium et l’aluminium seront récupérés pour devenir des bâtons de golf, des casseroles de cuisine et même de l’écran solaire.

20M$. Les principaux producteurs et revendeurs de piles au Canada ont adhéré au principe de responsabilité élargie des producteurs (REP). Cela signifie qu’ils s’engagent à collecter un écofrais allant de 0,02$ à 2$, selon le produit vendu. Cinq provinces canadiennes, dont le Québec, reversent les sommes collectées à l’organisme Appel à recycler. Cela correspond à 20M$ par an. Un tiers de cette somme sert à financer les opérations de l’organisme. Étrangement, seules les piles au plomb sont démantelées et valorisées au Québec. La province perd donc une partie de ses ressources faute de moyens techniques. «Dans un avenir proche, la province pourrait se tailler une place plus grande dans la valorisation avec son projet pilote de recyclage de batteries lithium-ion de l’entreprise Seneca», souligne Mme Bérubé.

EN CHIFFRE: En 2017, l’organisme Appel à recycler a réalisé 20M$ de revenus grâce aux écofrais, mais n’a dépensé que 11M$. L’excédent de 9M$ peut laisser penser que les écofrais payés par le consommateur sont trop élevés.

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