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Le mouvement Idle No More prend de l'ampleur

Le mouvement de contestation autochtone Idle No More a pris de l’ampleur, mercredi, en multipliant les démonstrations publiques de solidarité à travers le pays.

Agitant des banderoles et jouant du tambour, ses partisans ont bloqué des ponts, ralenti la circulation sur certaines routes et érigé des barrages sur des voies ferrées.

Les leaders autochtones avaient réclamé des manifestations pacifiques, et il semble que leur appel ait été entendu.

Les manifestants étaient non violents, donc, mais leurs demandes étaient variées. Elles concernaient tantôt les revendications territoriales, tantôt les changements sur la protection de l’environnement apportés par le plus récent projet de loi omnibus du gouvernement fédéral.

Certains ont également évoqué l’importance de respecter les traités signés avec les Premières Nations.

Sur la page Facebook du mouvement Idle No More, les organisateurs de certaines manifestations ont écrit qu’ils visaient à s’opposer aux politiques gouvernementales de manière respectueuse et pacifique.

«Ça se fait, lit-on sur la page Web. Ça se fait sans agression et sans violence. C’est un moment excitant, dynamique, qui saura nous transformer.»

Les esprits se sont toutefois quelque peu échauffés à Edmonton, où un groupe de protestataires avait fortement ralenti la circulation sur une autoroute très achalandée entre la capitale albertaine et Calgary. Une camionnette essayant lentement de se frayer un chemin parmi les manifestants a poussé ceux-ci à s’allonger sur le devant du véhicule. L’un d’eux a même grimpé sur son capot, alors que les protestataires criaient au conducteur de s’immobiliser. Ceux-ci ont finalement laissé passer la camionnette et personne n’a été blessé.

La plus importante démonstration de force a cependant eu lieu au pont Ambassador, qui relie Détroit à Windsor, en Ontario, où des centaines de protestataires ont menacé de paralyser la frontière américaine au passage le plus utilisé du pays. Une seule entrée du pont a finalement été bloquée, selon la police, entraînant à un certain moment une file de camions longue d’un kilomètre.

L’un des barrages érigés sur certaines voies ferrées bloquait le passage des trains de VIA Rail dans la région de Marysville, entre Belleville et Kingston, en Ontario, ce qui a notamment occasionné des retards pour les voyageurs se déplaçant entre Montréal et Toronto. La situation a toutefois été rétablie en fin de journée.

Deux autres voies ferrées utilisées par le Canadien National (CN) ont été bloquées par des manifestants: l’une à Kitwanga, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, l’autre près de Portage La Prairie, au Manitoba, où les rails croisent l’autoroute Yellowhead.

Terry Nelson, l’ancien chef de la Première Nation de Roseau River, au sud de Winnipeg, a expliqué vouloir s’en prendre «aux entreprises canadiennes qui dépendent du CN pour que leurs produits arrivent à temps» afin d’attirer l’attention des leaders économiques et pousser ceux-ci à prendre conscience du conflit. Le barrage de Portage La Prairie devait se poursuivre jusqu’à samedi, mais les quelque 20 manifestants présents ont finalement quitté les lieux plus tôt après que le CN ait obtenu une injonction.

Au Québec, les Algonquins de la réserve de Lac-Barrière, en Abitibi, ont ralenti la circulation sur la route 117.

Au Nouveau-Brunswick, des manifestants ont temporairement détourné la circulation sur un pont important de Miramichi, la plus grande ville du nord de la province.

À Fredericton, environ 150 personnes ont manifesté devant la résidence officielle du lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, Graydon Nicholas, en solidarité avec le mouvement Idle No More. Les manifestants ont entrepris leur marche dans la réserve de Saint Mary’s, pour ensuite jouer du tambour et chanter, des affiches au bout des bras, en marchant dans la ville de Fredericton.

Dans le nord de l’Alberta, des membres de la nation de Lubicon Lake ont installé des postes d’information sur les routes de cette région connue pour ses sables bitumineux. «Nous ne bloquons pas de rues ici, nous n’en sommes pas rendus là», a indiqué le conseiller de cette réserve Bryan Laboucan.

«Tout ce que nous faisons, c’est prendre quelques minutes pour parler aux gens qui visitent notre territoire — qu’ils viennent y travailler ou qu’ils soient simplement de passage — afin de les informer de notre situation.»

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