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35 000 étudiants en grève pour la rémunération des stagiaires

Photo: Josie Desmarais

Après un ultimatum lancé à l’automne au gouvernement de François Legault, 35 000 stagiaires et étudiants au Québec seront en grève toute la semaine. Ils réclament une rémunération de tous les stages ainsi que des conditions de travail convenables.

«Notre message pour le gouvernement est clair, a lancé lundi une étudiante en enseignement à l’Université du Québec à Montréal, Sandrine Boisjoli. Ça fait des années qu’on patiente, ça suffit. [Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur] Roberge se moque de nos revendications.»

Des étudiants de Montréal, Québec, Sherbrooke, Saint-Jérôme, Victoriaville, entre autres, n’iront pas à leurs cours jusqu’à vendredi. Des activités et des représentations sont prévues afin de faire pression sur le gouvernement Legault. Des manifestations sont à l’horaire jeudi à Montréal et Québec.

L’automne dernier, une semaine de débrayage et diverses rencontres entre le ministère et les différents représentants des regroupements grévistes n’auront pas mené à un résultat satisfaisant, a jugé la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages.

Selon Sandrine Boisjoli, le fait que le ministre souhaite hiérarchiser et catégoriser les stages reproduirait les inégalités déjà présentes.

«On trouve ça aberrant. Ça va déterminer pourquoi certains recevront de l’argent et d’autres non», a-t-elle souligné.

Étudiante en journalisme à l’Université Concordia, Miriam Lafontaine a abondé dans le même sens. «Comment se fait-il qu’on ne cherche pas à catégoriser ainsi les stages en génie ou en informatique, qui eux sont rémunérés?», s’est-elle questionnée.

Les représentantes ont déploré que cette hiérarchisation créera une disparité entre le secteur public et le secteur privé, risquant ainsi de pénaliser des secteurs traditionnellement féminins, comme le travail social, l’éducation et les soins infirmiers.

Mme Boisjoli a ajouté qu’une compensation, telle qu’envisagée par le ministre, n’est pas suffisante.

«Ça ne donne pas le statut de travailleurs, qui protège dans les cas de harcèlement, par exemple. Ce qu’il faut, c’est une rémunération», a-t-elle martelé.

«Au-delà de l’argent, ce qu’on veut, c’est une protection et une valorisation de nos professions», a ajouté une autre étudiante en journalisme à Concordia, Erika Morris.

Aux yeux de Sandrine Boisjoli, M. Roberge n’est «visiblement pas un interlocuteur qui pourra livrer la marchandise.»

«Afin de donner une dernière chance de dialoguer au gouvernement», la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages demande de rencontrer le ministre du Travail, Jean Boulet, «pour rapidement trouver une issue au problème».

«Face au mépris jusqu’à maintenant observé, la logique de donner la chance au coureur ne tient plus. Notre lutte est plus que jamais légitime et nécessaire», a jugé Mme Boisjoli.

Pas moins de 15 000 étudiants ont déjà organisé des assemblées générales pour reconduire la grève, dans le cas où il ne serait pas question des stagiaires dans le budget du gouvernement du Québec déposé ce jeudi.

Interrogé à ce sujet, l’attaché de presse du cabinet du ministre Roberge, Francis Bouchard, a mentionné que la Coalition Avenir Québec était «sensible» aux préoccupations exprimées par les étudiants. Le gouvernement travaille «avec minutie» sur ce dossier «complexe» et le seul scénario exclu, actuellement, est le statu quo.

«Nous avons la volonté d’améliorer concrètement les conditions de milliers de stagiaires au Québec. Nous espérons pouvoir continuer de compter sur la collaboration de l’ensemble des acteurs impliqués dans ce dossier», a-t-il expliqué.

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