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Des organismes communautaires dénoncent le racisme systémique envers les travailleurs étrangers

David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce-CSN. Photo: Vanessa Hébert

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, divers organismes communautaires se sont rassemblés pour dénoncer le racisme systémique dont sont victimes les migrants et les travailleurs étrangers.

«On juge très important de dénoncer comment la loi discriminatoire fonctionne, comment elle pénalise les travailleurs et travailleuses migrants et les réfugiés», a déploré jeudi matin l’organisatrice communautaire au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), Viviana Medina.

À titre de modèle, les représentants ont évoqué «l’exemple parfait du racisme systémique», soit celui des travailleurs temporaires guatémaltèques arnaqués par un recruteur québécois en 2016.

Oeuvrant dans le secteur agricole, certains d’entre eux travaillaient 90 heures par semaine pour un maigre salaire. Suite aux conseils de l’agence de placement, ils ont démissionné pour se tourner vers d’autres fermes, sans savoir que leur permis de travail fermé les obligeait à demeurer avec un seul employeur.

L’interdiction de territoire à vie est entrée en vigueur, ce qui représente, selon Mme Medina, «la pire punition pouvant être infligée à des travailleurs vulnérables qui vivaient de la maltraitance».

«Ce sont les lois canadiennes racistes, sous prétexte que ces travailleurs ne respectent pas la loi sur l’immigration, qui les empêchent d’obtenir justice et réparation», a-t-elle énoncé.

Selon l’organisatrice communautaire, la solution réside dans le permis de travail ouvert, qui «obligerait les employeurs à donner de bonnes conditions de travail.»

«Le prétexte maintenant est que si le gouvernement fédéral donne des permis de travail ouvert, il ne peut pas avoir de contrôle», a-t-elle expliqué.

Pas d’effort
La Fédération du commerce-CSN représente 30 000 travailleurs, dont près de 10 000 dans la transformation alimentaire. Son président, David Bergeron-Cyr, s’est dit bien au fait des défis que vivent ces individus en situation de précarité et de vulnérabilité face à leur employeur.

«Ils n’ont pas accès à la résidence permanente, et ils n’ont pas le droit de changer d’emploi. Ça veut dire qu’ils sont otages de l’employeur qui profite de cette main-d’œuvre», a-t-il mentionné.

M. Bergeron-Cyr dit avoir remarqué que les employeurs ne mettent pas assez d’effort ou de préparation pour «suffisamment permettre à ces gens-là de s’intégrer correctement dans leur milieu de travail».

Il cite l’exemple d’une usine de Matane qui s’apprête à accueillir une quinzaine de travailleurs mexicains.

«Ils m’ont dit qu’ils allaient traduire la convention collective en anglais. Ça ne fonctionne pas. Il n’y a aucun respect pour ces gens-là», s’est-il désolé.

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