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Toronto veut que le fédéral s’oppose à la Loi sur la laïcité

L'hôtel de ville de Toronto
L'hôtel de ville de Toronto Photo: IStock Photos

La Ville de Toronto est la dernière municipalité canadienne à condamner la loi québécoise sur la laïcité. Les élus de la Ville-Reine ont voté unanimement en faveur d’une motion qui encourage le gouvernement fédéral à la contester.

Le texte, présenté par la conseillère de ville Kristyn Wong-Tam, endosse «l’initiative proposée par le conseil municipal de Calgary» de publiquement dénoncer la Loi 21. La ville albertaine avait elle aussi dénoncé le projet de la Coalition avenir Québec (CAQ) au début du mois d’octobre.

Toronto appelle d’ailleurs à une «campagne nationale» afin de s’opposer au texte de loi. Cette coalition aurait pour objectif de «surligner les impacts nocifs de la Loi 21».

«La loi 21 est une tentative stratégique, sous le prétexte de la laïcité, d’étouffer et de limiter la participation civique d’individus qui choisissent de porter des signes religieux», peut-on lire dans la motion. Mme Wong-Tam condamne un «impact disproportionné» envers les musulmans, les juifs et les sikhs.

La capitale ontarienne encourage aussi le gouvernement de Justin Trudeau à «contester et condamner sans équivoque» la loi. Le premier ministre désigné a plusieurs fois fait part de son opposition envers la Loi 21, et ce dès le dépôt du projet caquiste. Il a toutefois rejeté la possibilité d’intervenir pour l’instant.

La possibilité d’une contestation en Cour suprême a d’ailleurs forcé le premier ministre François Legault a faire une sortie au lendemain des élections. Il avait alors demandé à M. Trudeau de «respecter l’autonomie québécoise».

Contacté par Métro, le cabinet du ministre de l’immigration, de la francisation et de l’intégration n’a pas voulu commenter l’affaire.

À Montréal, la mairesse Valérie Plante a toujours affirmé que la Loi sur la laïcité était «une prérogative du gouvernement du Québec» qu’elle respecterait. Elle avait toutefois émis de forts bémols sur la loi telle qu’adoptée, lors d’une conférence de presse en juin.

Un fossé plus grand?

La décision de la Ville de Toronto a été prise pour affirmer «ses valeurs» dans le contexte, soutient Kristyn Wong-Tam. Elle aplaudit les «décisions progressistes du Québec» dans certains dossiers, comme le contrôle des armes à feu.

«Mais ce n’est pas ce genre de dossier, malheureusement», avance-t-elle en entrevue avec Métro. Selon l’élue, il était important pour Toronto de se prononcer.

«Nous ne nous prononçons pas souvent sur les matières d’autres provinces. […] Ce qui me préoccupe, c’est que ça envoie un message d’exclusion très négatif dans le reste du Canada», analyse Mme Wong-Tam.

«Il devrait y avoir une campagne nationale pour limiter la progression de ce message à travers le pays» – Kristyn Wong-Tam, conseillère de ville torontoise

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