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Mouvement pour des pouvoirs aux Autochtones au sein de QS

Manon Massé s'est dite inquiète de la relation qu'entretient le gouvernement Legault avec les peuples autochtones
Manon Massé à Manawan Photo: Archives TC Media

Québec solidaire pourrait se doter d’une Commission nationale autochtone (CNA), qui permettrait à toute personne autochtone membre du parti d’avoir le droit de voter et d’intervenir sur des sujets concernant sa communauté. Si elle voit le jour, cette commission serait un première pour un parti politique tant au Québec qu’au Canada.

QS a déjà une commission thématique sur les droits des peuples autochtones, mais sans droit de vote. La Commission nationale autochtone a été demandée par les membres du parti en mars dernier.

Portée par les membres autochtones du parti Alisha Tukkiapik, Xavier Watso et Goulemine Cadoret, la Commission nationale espère avoir un pouvoir plus important au sein de Québec Solidaire.

Une douzaine d’associations locales et régionales de QS en ont fait la demande, qui a toutefois été rejetée par le parti pour des «raisons techniques».

Le parti a statué qu’il ne serait pas possible d’en débattre lors du congrès qui se tiendra cette fin de semaine en raison d’un emploi de jour chargé, indique l’attachée de presse du parti à Métro, Camila Rodriguez. La demande a été jugée non-recevable et il a été décidé que les discussions sur la Commission nationale autochtone se tiendront en 2021.

Pour plusieurs membres du parti, l’irrecevabilité de cette demande est inacceptable.

Dans le document qu’elle a envoyé au parti politique le 6 novembre dernier afin de présenter les amendements et les nouvelles propositions, la coordonnatrice du groupe de Mont-Royal–Outremont de Québec solidaire, Patricia Alexander, plaide que le retard de cette reconnaissance limite les actions des membres autochtones du parti.

«Reporter la création d’une commission nationale aux mois précédant l’élection mettrait en péril la sincérité et la crédibilité de QS sur les questions autochtones», a-t-elle écrit.

Le document précise que le nombre de candidats autochtones pourrait augmenter avec la création de cette commission grâce à l’établissement d’une relation nation à nation. Québec solidaire compte un nombre important de membres autochtones, dont des Inuits, des Innus, des Cris et des Anichinabé, qui ne sont pas tous membres de la commission thématique actuelle.

Alisha Tukkiapik est Inuite de Kujjuaraapik. Candidate dans Ungava aux dernières élections provinciales, elle estime que la création de la commission est très importante pour les peuples autochtones du Québec.

«Ça nous permet de savoir que nous sommes désirés dans un parti politique», explique-t-elle à Métro. Elle se dit déçue, mais pas surprise de la décision de Québec solidaire de reporter la demande à 2021. Le parti a souvent exprimé son inquiétude quant à la relation qu’entretient le gouvernement Legault avec les Autochtones.

Mme Tukkiapik indique qu’elle continuera à faire pression pour que le parti soit à l’écoute des peuples autochtones.

«En tant qu’Autochtones, ne pouvons pas perdre l’espoir et nous allons continuer à nous battre pour être entendus et reconnus. Et pas seulement entendus, mais écoutés. On nous entend souvent, mais on ne nous écoute pas toujours. Il est temps de faire quelque chose et que QS se positionne réellement en tant qu’allié des peuples autochtones», lance-t-elle.

La formation politique a confié à Métro que les militants de QS pourront proposer une discussion sur la Commission nationale autochtone lors du congrès de cette fin de semaine.

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