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Une nouvelle chaire de recherche pour améliorer les soins de santé offerts aux Autochtones

L’Université de Montréal (UdeM) se donne cinq ans pour trouver des solutions à la discrimination et aux inégalités auxquelles font face les Autochtones dans l’accès aux soins de santé. Elle espère atteindre ce but grâce à une nouvelle chaire de recherche.

«À la grandeur du Canada et en particulier au Québec, on a un grand enjeu d’accès aux soins de santé pour les populations autochtones. C’est de là qu’est venue l’initiative de la chaire de recherche», explique à Métro la professeure adjointe à la Faculté de sciences infirmières de l’UdeM, Amélie Blanchet Garneau. 

Cette dernière est à la tête de la nouvelle Chaire de recherche autochtone en soins infirmiers, qui a obtenu un financement de 1 M$ sur cinq ans de la part de différents instituts de recherche universitaires et de la Fondation des infirmières et infirmiers du Canada, entre autres. 

«Les Autochtones ont l’état de santé le plus précaire au Québec et au Canada», soulève Mme Blanchet Garneau, dont la chaire de recherche se penchera tant sur les enjeux vécus par les Premières Nations et les Inuits du Québec.

Dans son rapport final, publié en septembre, la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec a d’ailleurs fait état de cette problématique. Elle recommande à Québec de mettre en place des mesures pour améliorer l’accès aux soins de santé pour cette communauté, entre autres choses.

«Il faut qu’on s’attarde vraiment aux besoins de santé des Autochtones et qu’on arrête de se dire que c’est une question culturelle.» -Amélie Blanchet Garneau, professeure titulaire de la Chaire de recherche autochtone en soins infirmiers

«Préjugés»

Cette dernière a travaillé pendant quelques années comme infirmière au CHU Sainte-Justine avant de retourner aux études pour devenir professeure. Elle a ainsi été témoin des «écarts» qui existent entre les soins de santé offerts aux Autochtones et aux autres patients.

«Ça m’a marquée comment les gens ne recevaient pas les mêmes soins selon leur origine ethno-culturelle», confie celle qui a constaté la présence de nombreux «préjugés» dans le réseau de la santé. 

Mme Blanchet Garneau se désole d’ailleurs que ce ne soit pas une personne autochtone qui dirige cette chaire de recherche.

«Ça nous montre qu’au Québec, l’accès à un poste de professeur d’université [pour un Autochtone], ce n’est pas évident», di-elle. La chercheuse assure néanmoins que son équipe donnera la «priorité» aux étudiants autochtones. Quelques membres de différentes communautés l’ont d’ailleurs déjà approchée. 

Selon des données fournies par Services aux Autochtones du Canada, seulement 2% des infirmiers et infirmières au pays s’identifient comme Autochtones.

«Influencer les décideurs»

Les recommandations de la chaire de recherhe seront inscrites dans un rapport qui sera remis au gouvernement du Québec d’ici cinq ans.

«On souhaite prouver par nos recherches qu’il doit y avoir des pratiques de soins plus équitables à l’égard des Autochtones», souligne Mme Blanchet Garneau.

Parmi les recommandations qui pourraient sortir de cette vaste recherche, la professeure envisage notamment de promouvoir une plus grande ouverture «aux médecines alternatives autochtones».

«Je pense que la recherche va certainement servir à changer les pratiques», évoque la professeure. 

Le ministère de la Santé et des Services sociaux n’a pas répondu aux questions de Métro.

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