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2019, une «année charnière» pour la réconciliation avec les Autochtones, dit Ottawa

Le ministre Marc Miller, ici photographié en mars 2016 Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Le ministre fédéral Marc Miller estime que 2019 aura été «une année charnière» pour la réconciliation avec les peuples autochtones. Il a livré mardi un vibrant plaidoyer pour la préservation de leurs langues, devant les Nations Unies.

«Nos efforts conjoints pour la réappropriation, la revitalisation, le maintien et le renforcement des langues autochtones au Canada sont remarquables», a-t-il expliqué. Au passage, il a convié les leaders internationaux à «continuer de lutter» pour la survie de cette «richesse culturelle».

Élu dans Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Sœurs, M. Miller soutient que cet effort collectif est «fondamental». Tant pour «la construction d’identités, la spiritualité, nos relations à la terre et au monde et l’autodétermination des peuples autochtones».

«Si nous n’agissons pas maintenant pour protéger ces belles langues, beaucoup d’entre nous ne l’entendront pas par nous-mêmes dans les années à venir.» -Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones

Il estime que le Canada a récemment franchi des «étapes importantes» vers la réconciliation avec les différentes nations autochtones.

«L’une de ces étapes est le co-développement d’une Loi sur les langues autochtones», illustre-t-il. Adoptée à la fin juin par le Sénat à Ottawa, la loi C-91 permettra la création d’un poste de commissaire aux langues autochtones. Et l’implantation d’une «série de mesures» pour protéger les langues. La loi C-92, qui clarifie les compétences des peuples autochtones en matière de services à la famille, a aussi été adoptée à cette date.

«Il y a urgence d’agir», a secondé son collègue Steven Guilbeault, pour sa part ministre du Patrimoine canadien. «Notre gouvernement continuera de souligner les efforts déployés en offrant un financement prévisible, adéquat et à long terme pour appuyer la mise en œuvre de la Loi», a assuré l’ancienne tête dirigeante de l’organisme écologiste Équiterre.

Des langues «en voie de disparition»

Reconnu pour ses efforts pour apprendre la langue des Mohawks, le kanyen’kéha, Marc Miller a lancé mardi un cri du cœur envers la protection des 90 langues autochtones au Canada. Près de 75% d’entre elles ont été identifiées comme «en voie de disparition» par l’UNESCO, a prévenu le député.

En février, celui-ci avait d’ailleurs prononcé une allocution de vingt minutes entièrement en kanyen’kéha. Le gouvernement Trudeau s’apprêtait alors à déposer le projet de loi «historique» sur les langues autochtones.

Le ministre a aussi réitéré sa satisfaction à l’égard du travail «commun» qu’ont effectué Ottawa et les Premières Nations. Son objectif était de «trouver des projets de communautés» et de «légiférer pour préserver la langue».

«Ça a été un travail exceptionnel. Je veux tous personnellement vous remercier, a-t-il dit. J’ai bien hâte de continuer à travailler avec vous […] dans un esprit de confiance mutuelle et de respect.»

L’APN applaudit, mais demande plus

À l’Assemblée des Premières Nations (APN), le chef national Perry Bellegarde abonde dans le même sens. «La langue est un droit humain fondamental, juge-t-il. Pourtant, au Canada, la survie d’aucune langue autochtone n’est assurée. Les langues autochtones sont menacées de disparition à l’échelle mondiale.»

S’il dit saluer les réalisations d’Ottawa, M. Bellegarde ajoute que «nous avons encore beaucoup de chemin à faire».

«Tous les gouvernements nationaux doivent déployer plus d’efforts pour soutenir les peuples autochtones dans leur mission», fait-il remarquer.

L’été dernier, Ottawa avait annoncé son intention de dépenser plus de 4,1 M$ sur deux ans pour préserver et promouvoir les langues autochtones au Canada atlantique. Le programme appuiera 36 projets communautaires.

L’année 2019 est l’année internationale des langues autochtones.

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