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Pierre-Karl Péladeau veut du financement pour Téo Taxi et Québecor

Pierre-Karl Péladeau lors d'une annonce sur l'électrification de la flotte de véhicules de Québecor, refuse de répondre aux questions concernant Téo Taxi.
Pierre Karl Péladeau Photo: Andrej Ivanov/Métro

L’homme d’affaires Pierre-Karl Péladeau se tourne vers le gouvernement Legault pour l’électrification du parc de véhicules de Taxelco, la société mère de Téo Taxi dont il a racheté les actifs il y a quelques mois. Il souhaite aussi électrifier 100% de la flotte de voitures de Québécor dans les cinq prochaines années, ce qui inclut Vidéotron et le groupe TVA.

Dans un avis déposé au Registre des lobbyistes au début décembre, on note que Taxelco souhaite «des ajustements à des programmes de subventions et d’aide financière directe dans le cadre de projets visant à accélérer la modernisation de l’industrie du transport rémunéré de personne». Ces ajustements favoriseraient «l’acquisition de véhicules électriques et d’infrastructures de recharge ainsi que le développement d’outils technologiques».

Taxelco souhaiterait aussi des ajustements à la tarification du Circuit électrique, l’utilisation des voies réservées et «un soutien pour les artisans du taxi qui font la transition vers des véhicules électriques ou à des subventions à l’acquisition de flottes commerciales de véhicules électriques».

L’an dernier, une enquête du Journal de Montréal dévoilait le versement de plusieurs millions de dollars d’argent public à l’entreprise autrefois dirigée par Alexandre Taillefer. Plusieurs médias avaient d’ailleurs dénoncé cette situation, dont ceux de Québecor.

En conférence de presse mercredi, M. Péladeau n’a pas souhaité commenter la situation de Taxelco et Téo Taxi.

Vidéotron et TVA en mode électrification

Parallèlement, M. Péladeau a promis d’électrifier la flotte de Québecor, qui comprend notamment les camions de Vidéotron. Quelque 1100 véhicules seraient concernés par cette transition «majeure», dont les coûts frisent les 18 M$. L’aide financière demandée au gouvernement serait de l’ordre de 5 M$.

«C’est le rôle des entreprises d’assumer le leadership du message qui veut que nous investissions comme collectivité dans le domaine de la protection de l’environnement.» -Pierre-Karl Péladeau

Avec ses 900 véhicules, Vidéotron, qui représente 80% du parc automobile de Québecor, sera la priorité. «On pense pouvoir s’attaquer à 75% de nos émissions de GES», soutient le chef de la direction de Vidéotron, Jean-François Pruneau. Son équipe investira 14 M$ en cinq ans pour acquérir 200 véhicules légers électriques et plusieurs bornes de chargement, en plus de mettre à niveau ses infrastructures.

Comme le «marché actuel ne permet pas d’acheter des camions électriques» en grand nombre, dit M. Pruneau, Vidéotron procédera d’abord à la reconversion électrique du moteur à essence de ses camions existants.

Chez TVA, le parc automobile «plus modeste» de 64 véhicules sera aussi électrifié d’ici cinq ans. La directrice du groupe, France Lauzière, estime que la mesure évaluée à 3,5 M$ incitera d’autres entreprises médiatiques à emboîter le pas, «autant à Montréal qu’en région».

Sur place, la porte-parole de Propulsion Québec, Sarah Houde, a applaudi la nouvelle.

«C’est un modèle pour toutes les entreprises nord-américaines. Cette audace, elle distingue le Québec, et confirme notre place de leader mondial en transport électrique intelligent.» -Sarah Houde, porte-parole de Propulsion Québec

Québec analysera

Appelée à réagir, l’attachée de presse au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Claude Potvin, affirme que le gouvernement «analyse actuellement» plusieurs options. L’objectif serait de bonifier ses programmes d’électrification des flottes d’entreprises.

«On est au début du processus. Mais on examine vraiment toutes les solutions qui permettraient d’aider les propriétaires de flottes», explique-t-elle.

Deux structures de l’État pourraient ainsi être «améliorées» au cours des prochains mois. Le financement associé aux programmes Transportez Vert, qui sert l’électrification des flottes, ainsi que Roulez vert, qui touche davantage le déploiement des bornes de recharge, est concerné.

«Il y a plusieurs volets. Toutes les réflexions-là sont entamées», ajoute Claude Potvin. L’exemple d’IGA, «qui possède une flotte impressionnante de véhicules», est tout aussi probant dans le contexte, selon elle.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, doit présenter prochainement son Plan d’électrification et de changements climatiques.

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