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Malaise à la FFQ après les propos de Gabrielle Bouchard

Gabrielle Bouchard, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ)
Gabrielle Bouchard, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Les propos controversés de la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Gabrielle Bouchard, créent un malaise chez certains de ses organismes membres, qui craignent que des groupes s’en servent comme prétexte pour attaquer les principes de base du féminisme. Le poste de Mme Bouchard pourrait être remis en question.

Gabrielle Bouchard a créé tout une vague d’indignation mardi, lorsqu’elle a affirmé sur Twitter qu’une réflexion sur l’interdiction des relations hétérosexuelles devrait être tenue. Plus tard le même jour, elle s’est excusée pour ses propos.

Selon la directrice de l’organisme Violence info, Nathalie Igonène, le conseil d’administration de la FFQ pourrait être forcé à prendre une décision bientôt sur l’avenir de Mme Bouchard, qui n’en est pas à sa première déclaration incendiaire.

«Il va certainement falloir que son employeur se pose les questions à savoir si cette façon de faire les choses est représentative des façons de faire de la Fédération. Il va aussi falloir prendre les dispositions pour rectifier le tir», affirme-t-elle.

«Est-ce que ça mènera à une démission? On n’en sait rien», avance Mme Igonène.

Directrice de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), Rachel Chagnon fait preuve de solidarité à l’égard de sa présidente. «S’il y a un désaccord, je pense qu’il doit être réglé par les membres», analyse-t-elle.

C’est lors de l’assemblée générale 2020 de la Fédération que les organes membres devront prendre cette décision, dit-elle.

Désaffiliations?

Métro a rejoint plusieurs organismes affiliés mercredi pour leur demander s’ils reconsidéraient leur statut de membre de la FFQ à cause du malaise créé par les propos de Mme Bouchard. Si certains n’ont pas décidé de leur sort, d’autres ont déjà confirmé qu’ils restaient dans le giron de la coalition féministe.

La Fédération elle-même n’a pas confirmé si des groupes lui avaient fait part de leur intention de se désaffilier.

«Toutes les femmes de notre groupe ne pensent pas nécessairement la même chose sur la FFQ, sur sa présidente et sur toutes les problématiques qui traversent le mouvement des femmes», a confié à Métro la responsable des relations publiques de l’organisme L’autre parole, Carmina Tremblay.

«Qu’on se retire ou non, les problématiques restent entières et pour l’instant nous préférons garder notre droit de parole à l’intérieur de la FFQ.» – Carmina Tremblay, porte-parole de L’autre parole

«Délégitimer le mouvement»

Rachel Chagnon dénonce pour sa part qu’on se serve des propos de Mme Bouchard comme prétexte à la délégitimation des luttes féministes. «On est très prompt à remettre en cause le bien fondé d’une organisation féministe, avance-t-elle. Ce n’est pas d’hier que des gens recommandent la fin de la FFQ.»

Les propos du ministre du Travail, Jean Boulet, par rapport aux subventions de la Fédération étaient inadmissibles, selon elle.

«C’est un geste grave parce qu’il porte atteinte à nos principes démocratiques. Le ministre du Travail n’est pas un grand bourgeois qui donne des fonds selon ce qu’il aime et n’aime pas», ajoute-t-elle.

Questionné sur le financement de la FFQ, le premier ministre François Legault a contredit son ministre. Il ne retirera aucun financement à la FFQ.

Nathalie Igonène abonde dans le même sens.

«Les propos de Mme Bouchard étaient complètement inadmissibles, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut regarder la FFQ comme une institution qui n’est pas nécessaire au Québec.» – Nathalie Igonène

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