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Le traitement précoce, la solution pour mieux traiter le VIH?

Des chercheurs du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) ont découvert d’importants bienfaits au traitement précoce du VIH. Sans assurer une guérison, cette nouvelle méthode pourrait permettre une réduction à «99,99%» du virus, selon l’un des chercheurs derrière l’étude.

Pour traiter le VIH, le virus responsable du SIDA, les professionnels de la santé font présentement appel à la trithérapie, une méthode de prescriptions de trois différentes molécules.

«Le problème des trithérapies, c’est qu’elles sont associées à des toxicités, sont contraignantes, ont un coût», énumère le Dr Nicolas Chomont, dont l’équipe publie aujourd’hui un nouvel article dans la réputée revue scientifique Science Translational Medicine.

Actuellement, la science n’a toujours pas trouvé de remède total à la maladie. Malgré les trithérapies, explique Dr Chomont, le virus s’abrite tout au long de la vie du patient dans ce qu’on appelle des «réservoirs», des amas de tissus.

«Ça persiste à un niveau très, très faible, mais, malheureusement, on est obligé de continuer à prendre des pilules tous les jours pour empêcher [l’étalement du virus]», ajoute le chercheur en immunologie.

Intervention rapide

Or, l’équipe du Centre de recherche du CHUM pense avoir trouvé une façon de limiter l’étalement de ces «réservoirs» de tissus au cours des années.

«On a eu l’opportunité d’identifier des personnes qui venaient de s’infecter au VIH, soit dans les deux dernières semaines», relate Dr Chomont au sujet de l’étude que son équipe a mené en collaboration avec le Programme de recherche de l’armée américaine sur le VIH et le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise.

«Nous avons commencé la trithérapie très tôt et les avons suivi au cours du temps – certains pendant plus de dix ans, poursuit le spécialiste. On a découvert qu’en traitant très tôt, ces réservoirs ont vraiment du mal à s’établir.»

L’équipe de recherche estime qu’une trithérapie rapide auprès du patient permet de maintenir des réservoirs «à peu près cent fois plus petits que ce qu’on voit chez les personnes qui prennent une trithérapie, classiquement, après quelques mois d’infection».

«Ça ne veut pas dire qu’on l’a guéri», convient Dr Chomont. Le virus se retrouverait toutefois en quantité «infinitésimale» dans le corps après une thérapie faite aussi tôt.

«Pour vous donner une idée, la trithérapie réduit la quantité de virus de 99%. Le traitement tôt réduit la quantité de 99,99%.» – Dr Nicolas Chomont

Ce 0,01% reste à aller chercher, signale l’expert.

Nouveau test

Selon Dr Chomont, les tests actuels de détection, qui font appel à la sérologie, ne permettent pas de détection rapide du syndrome. En Thaïlande, son équipe a plutôt utilisé un «test génomique» qui détecte «directement» le virus.

«D’un point de vue logistique, c’est plus compliqué. Ça coûte plus cher, aussi. Mais on pense que ça a vraiment un intérêt pour des personnes qu’on soupçonne d’avoir eu un gros risque d’infection», lance-t-il.

À terme, Dr Chomont espère que ce test deviendra «le standard» dans les dix prochaines années.

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