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Trudeau «très déçu» par l’accusation de Kovrig et Spavor en Chine

Justin Trudeau
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau Photo: Dave Chan/AFP

Le premier ministre Justin Trudeau s’est dit «très déçu» vendredi par la mise en accusation de l’entrepreneur Michael Spavor et de l’ancien diplomate Michael Kovrig, qui sont incarcérés en Chine depuis près de deux ans maintenant.

«On est très déçus de l’étape franchie par la Chine ce matin. C’est une détention arbitraire», a martelé le chef libéral, lors d’une mêlée de presse. Il promet de continuer d’exercer des pressions sur Beijing, avec les alliés du Canada, pour obtenir justice.

Sans vouloir s’avancer davantage, M. Trudeau assure que le «travail en arrière-plan» pour leur libération continue à se faire de façon «extrêmement active».

«À chaque étape, nous allons toujours employer les mesures et les tactiques, autant publiques que privées, qui vont maximiser nos chances de ramener les deux Canadiens», illustre-t-il.

Plus tôt, vendredi, le gouvernement chinois a formellement accusé les «deux Michael». Le premier, Michael Spavor, a été accusé à Dandong, non loin de la Corée du Sud. Le motif: avoir espionné des secrets nationaux et de les avoir transmis de façon illégale à des entités étrangères. Pour ce qui est de Michael Kovrig, la Chine l’accuse d’espionnage de secrets et de renseignements nationaux.

«Je veux souligner mon appui aux deux Michael et mon soutien à leurs familles qui, évidemment, vivent des moments difficiles aujourd’hui.» -Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Sont-ils des otages?

Interrogé à savoir s’il considérait que les deux ressortissants canadiens étaient des «otages» du gouvernement chinois, M. Trudeau s’est fait relativement prudent. «On dit depuis le début que c’est vraiment dommage que la Chine n’a pas l’air de comprendre que nos processus judiciaires sont indépendants au Canada», blâme-t-il, évitant du même coup la question.

Ottawa dénonce que Beijing «lie la situation de Meng Wanzhou» – cette cadre de Huawei qui a été interceptée à Vancouver à la demande des États-Unis – à celle des deux Michael. «Nous n’allons pas intervenir de façon politique dans notre système judiciaire qui est indépendant, réitère le premier ministre Trudeau. On reconnaît cependant que la Chine ne fonctionne pas de la même façon.»

La Chine a effectivement arrêté MM. Spavor et Kovrig quelques jours à peine après l’interpellation de Mme Wanzhou. Fin mai, la femme d’affaires a ensuite perdu une cause majeure devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique; celle-ci a autorisé la poursuite des démarches pour une extradition vers les États-Unis.


Plusieurs blocages sur l’aide de 14 G$

Les discussions entourant l’aide de 14 G$ promise par le fédéral aux provinces pour le déconfinement continuent de faire couler beaucoup d’encre. Les négociations avancent rondement, selon les autorités fédérales, mais aucune entente n’a jusqu’ici été conclue.

De son côté, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) a réitéré vendredi la nécessité de réserver «au moins 10 milliards» aux villes, qui ne peuvent faire de déficit et qui souffrent également des conséquences de la COVID-19.

«Nous voulons rassurer nos concitoyens qu’ils pourront compter sur les services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et la réouverture des installations récréatives, pour ne nommer qu’eux. Nous voulons rassurer la population que les services municipaux ne seront pas ralentis.» -Bill Karsten, président de la FCM

Québec, pour sa part, s’inquiète qu’Ottawa s’ingère dans ses propres juridictions. «Il n’est pas question qu’on cède le contrôle de la stratégie de dépistage et d’approvisionnement, tranche-t-il. Que le gouvernement fédéral se fasse une réserve pour aider les provinces, c’est une chose. Mais s’il veut s’en mêler et que ça fasse partie du montant qu’on reçoit, il y a un problème», avait martelé le premier ministre, François Legault, la semaine dernière.

«Ce qu’on demande, c’est que pendant qu’on offre de l’argent aux municipalités, la province, qui en est responsable, devrait elle aussi en donner, parce qu’ on sait qu’il y a des besoins criants. Je ne pense pas que ce soit déraisonnable», s’est justifié Justin Trudeau à ce  sujet.

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