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Québec impose le port du masque dans tous les lieux publics fermés

Le port du masque est devenu plus systématique dans les rues de Montréal.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Le gouvernement du Québec emboîte le pas à la Ville de Montréal en rendant le masque obligatoire dans tous les lieux publics fermés de la province dès samedi.

Le premier ministre François Legault en a fait l’annonce lundi à Montréal, aux côtés de son ministre de la Santé, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

«On voit qu’il y a de la transmission communautaire. Puis là, en fin de semaine, c’est les vacances de la construction, mais le virus ne prend pas de vacances. C’est pour ça qu’on va vers une autre étape», a confirmé l’élu caquiste.

L’imposition s’appliquera aux commerces, aux restaurants et aux bars, entre autres. Les écoles primaires et secondaires ne seront pas visées, mais les établissements d’enseignement supérieur, oui.

«Il y a des petits comiques qui demandent: comment on fait pour manger si on a un masque? On porte un masque quand on est en mouvement. Une fois qu’on est assis, à deux mètres des autres, on peut l’enlever», a précisé le premier ministre.

La semaine passée, Dr Arruda avait indiqué qu’il le recommanderait sans doute incessamment au gouvernement. C’est le premier ministre qui a le pouvoir d’imposer ou non le port du couvre-visage.

La mesure sera accompagnée d’amendes. D’abord adressée aux propriétaires des établissements qui ne respectent pas les consignes, elles pourront également être administrées aux clients dès le 1er août. C’est à dire après une «période de sensibilisation».

La valeur de ces amendes: de 400$ à 6000$.

Des commerces perplexes

Si les commerces accueillent bien l’intention derrière la mesure, certains d’entre eux craignent que le port du masque obligatoire entraîne des difficultés d’applicabilité.

«Quelle sera l’autorité d’un employé de 16 ans à la caisse si quelqu’un demande de rentrer sans masque», s’interroge le président du Regroupement des sociétés de développement commercial du Québec, Jean-Pierre Bédard.

Le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Stéphane Drouin, craint surtout que la responsabilité d’appliquer le règlement tombe entre les mains des propriétaires. «On impose des amendes aux commerçants alors que ce sont les citoyens qui pourraient être récalcitrants», a-t-il commenté.

Virage à 180 degrés

Le gouvernement du Québec avait pour l’instant refusé d’aller plus loin qu’une obligation dans le transport en commun. C’est d’ailleurs lundi que ce règlement avait commencé à s’appliquer.

En début de semaine dernière, la mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, avait fait part de son désir d’obliger le masque dans l’espace public. La municipalité planchait sur un règlement applicable.

Il s’agit aussi d’un réel demi-tour de la Santé publique nationale. Citant d’importants besoins dans le réseau de la santé, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, avait découragé le port du couvre-visage en début de pandémie.

Quatre mois plus tard, et après être passée à une «forte recommandation», voilà que l’agence provinciale tranche.

Et ailleurs?

Le gouvernement du Québec demeure l’un des premiers à instituer cette mesure au Canada. Depuis la semaine dernière, les Torontois doivent se couvrir le nez et la bouche dans les commerces, mais le gouvernement provincial de l’Ontario n’a pas encore bougé.

Calgary pourrait elle aussi aller plus vite que son gouvernement provincial, et devrait bientôt devenir la prochaine grande ville du pays à obliger le port du masque.

La Colombie-Britannique, qui compte à ce jour environ 3000 cas de COVID-19, n’a pas non plus instauré de règlement coercitif. La Santé publique provinciale «s’attend» toutefois à voir le couvre-visage devenir systématique.

Environ la moitié des États américains ont également mis en place des politiques de port du masque en public.

Des éclosions dans la province

La décision du gouvernement survient une semaine après d’importants rassemblements dans des bars, qui ont à leur tour engendré des éclosions de COVID-19, notamment en Montérégie.

Les nouvelles règles – plus strictes – dans les bars ont bien été respectées cette fin de semaine, a soutenu M. Legault. «On a eu une belle fin de semaine», s’est-il réjouit.

Ce matin, pour une deuxième journée consécutive et une quatrième en cinq jours, les autorités sanitaires rapportent d’ailleurs une centaine de nouveaux cas. Une situation inquiétante, avait convenu le premier ministre Legault en fin de semaine dernière.

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