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Rentrée parlementaire: Québec pressé d’opter pour une relance économique verte et équitable

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La construction de logements sociaux pourrait servir de «levier» à la relance économique, selon le groupe G15+. Photo: Archives TC Media

À la veille de la rentrée parlementaire, des organismes pressent Québec de miser sur une relance économique verte et inclusive en assurant tant la protection de l’environnement que l’accès à un logement abordable.

Une quinzaine de représentants des milieux syndical, environnemental ont élaboré un mémoire contenant 16 recommandations visant à guider le gouvernement Legault dans sa relance économique. Ces propositions, élaborées en juillet, portent notamment sur l’électrification des transports, la gestion des matières résiduelles ainsi que les enjeux en matière d’accès à un logement.

En prévision de la rentrée parlementaire ce mardi, les membres de ce groupe, baptisé G15+, ont multiplié dans les dernières semaines les rencontres avec différents ministères.

«Ensemble, on a fait un processus de réflexion parce qu’on pense qu’il y a l’occasion de réorienter la relance vers des projets qui ont des impacts environnementaux positifs», explique à Métro le secrétaire général de la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ), Denis Bolduc. Ce dernier assure que le groupe n’entend pas laisser ce rapport tomber dans l’oubli. 

«On veut continuer à discuter et à argumenter avec le gouvernement sur ces questions-là.» -Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Relance économique verte

La première recommandation du mémoire porte sur une révision des critères de sélection des appels d’offres publics afin de prioriser les entreprises écologiques et locales. Actuellement, la règle du plus bas soumissionnaire empêche plusieurs entreprises locales d’obtenir des contrats publics.

«Ce qu’on demande, ce n’est pas d’agir de façon protectionniste: le Québec et le Canada ont besoin d’exporter pour le bien de notre économie. On demande plutôt que les appels d’offres incluent des critères non seulement sur le prix, mais aussi sur l’impact environnemental», indique à Métro le président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn.

Le mémoire souligne en outre que le fait de privilégier l’achat local, notamment sur le plan alimentaire, pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre que génère le transport de marchandises provenant de l’étranger. Une meilleure gestion des aliments québécois est par ailleurs nécessaire pour contrer le gaspillage alimentaire, estiment les organismes.

Transport collectif

En plus de réclamer un déploiement accéléré de bornes de recharge à l’échelle de la province, le G15+ demande à Québec de «bonifier» le soutien à l’électrification des sociétés de transport en commun de la province. Une telle initiative est possible si le gouvernement Legault cesse d’investir dans l’agrandissement du réseau routier afin de prioriser le transport collectif, dont l’achalandage écope grandement de la crise sanitaire.

«On préconise le maintien du réseau routier, mais pas le développement du réseau routier. Donc, on est à l’heure des choix», souligne la directrice générale d’Équiterre, Colleen Thorpe.

Logements sociaux

La crise sanitaire a par ailleurs exacerbé la crise du logement, notamment à Montréal.

«On le voit avec les camps de sans-abri un peu partout», laisse tomber le président de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec, Alain Marcoux. Ce dernier souligne d’ailleurs que la construction de logements sociaux pourrait servir de «levier à la relance économique» dans la province.

Actuellement, 98 ménages locataires sont toujours accompagnés par les services municipaux à Montréal parce qu’ils n’ont pu trouver un nouveau logement depuis la fin de leur bail, généralement le 1er juillet.

«C’est 10 fois plus que par rapport à l’année passée, à pareille date», a affirmé lundi la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, Véronique Laflamme. En conférence de presse au centre-ville de Montréal, l’organisme a demandé à Québec de financer la construction de 50 000 logements sociaux d’ici 2025 dans la province.

«C’est inquiétant pour nous de voir qu’on campement est vu comme la seule option pour beaucoup de personnes afin d’avoir un toit sur leur tête. Ça devrait suffire à interpeller le gouvernement Legault afin qu’il mette en place des solutions pérennes», a ajouté Mme Laflamme. Elle faisait ainsi référence au campement de la rue Notre-Dame Est, qui continue de prendre de l’ampleur malgré l’aménagement d’un nouveau refuge dans le secteur.

Mme Laflamme réclame en outre que Québec révise son programme de supplément au loyer d’urgence. Trop peu de locataires ont pu en bénéficier dans les derniers mois en raison de ses critères trop restrictifs, a-t-elle fait valoir.

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