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Une femme autochtone est morte à l’hôpital sous des insultes racistes

Joyce Echaquan,une femme autochtone meurt à l'hôpital de Joliette dans des conditions douteuses et racistes
Joyce Echaquan est décédée à l'hôpital de Joliette après avoir partagé sa vidéo qui témoigne de mauvais traitements. Photo: Capture d'écran Facebook

Une vidéo diffusée sur Facebook suscite l’émoi et la colère au sein de la communauté Atikamekw et à travers le Québec. Elle montre les dernières minutes de vie d’une femme autochtone, qui est morte à l’hôpital de Joliette alors qu’elle recevait une pluie d’insultes dégradantes et racistes.

Joyce Echaquan avait 37 ans et était mère de 7 enfants. Hospitalisée à l’hôpital de Joliette pour des problèmes d’estomac, elle y est décédée hier, laissant derrière elle une vidéo choquante sur les derniers traitements reçus par le personnel de l’hôpital.

Alors qu’elle est en grande souffrance, elle active un direct sur son téléphone. Elle implore à l’aide dans la langue atikamekw. Elle hurle et tape sur son lit.

Des internautes parlant cette langue affirment qu’elle dit avoir reçu trop de médicaments.

Plus tard au cours de la vidéo, on entend ce qui semble être du personnel soignant s’approcher de Joyce. Ne se sachant pas filmés, ils tiennent alors des propos racistes, condescendants et extrêmement violents envers la jeune femme alors que celle-ci est toujours en souffrance.

«C’est mieux mort ça.»

«T’es t’épaisse en câlisse.»

«T’as fait des mauvais choix ma belle … Qu’est-ce qu’ils penseraient, tes enfants, de te voir comme ça?»

«C’est meilleur pour fourrer qu’autre chose, pis on paie pour ça.»

Joyce est décédée peu de temps après. Des proches ont enregistré la vidéo en direct (supprimée depuis) et l’ont partagée sur les réseaux sociaux, où elle a provoqué un grand émoi et des réactions indignées.

Un nouvel acte de racisme envers les Premières Nations

Dans un communiqué, le Conseil des Atikamekw de Manawan offre ses condoléances à la famille de Joyce et interpelle le gouvernement sur cet énième acte de racisme et de violence envers les Premières Nations.

«Combien de victimes faut-il pour que le gouvernement de François Legault réalise et reconnaisse que le racisme systémique existe au Québec? Nous en avons assez de vivre du racisme auprès des services publiques. Personne ne devrait être traité ainsi. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que ces gestes ne soient plus jamais commis.»

Même son de cloche du côté du conseil de Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) qui a aussi réagi par voie de communiqué.

«Il est malheureux de constater qu’en 2020 de tels comportements puissent encore se produire. Il est de la responsabilité de tous de les dénoncer, surtout dans le contexte des services de santé et dont la déontologie devrait nous protéger de l’inconfort du racisme», a déclaré Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw.

Le CNA exige aussi qu’une enquête indépendante soit menée tout en demandant que l’application des recommandations du rapport Viens soit accélérée.

Le ministre des Services Autochtones Marc Miller a lui aussi réagi sur Twitter en demandant une enquête sur les circonstances de la mort de Joyce:

Radio-Canada a rapporté la réaction du CISSS de Lanaudière, qui chapeaute l’hôpital de Joliette.

«La Direction a été informée aujourd’hui de la situation et si ce qui nous est rapporté est vrai, c’est inacceptable. Nous devons faire enquête afin de faire la lumière sur les événements survenus au cours de la journée et prendre les mesures nécessaires, selon les résultats de l’analyse.»

Un rendez-vous est organisé ce soir devant l’hôpital de Joliette pour dénoncer le traitement inhumain reçu par Joyce Echaquan.

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