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La Semaine pour l’école publique débute en mode virtuel

Un couloir dans une école sans enfants
La 11e semaine pour l’école publique (SPEP) débute ce dimanche et se déroulera en ligne. Photo: Alex Grimm / Getty images

La 11e semaine pour l’école publique (SPEP) débute ce dimanche et se déroulera en ligne, pandémie oblige. Si l’heure est aux célébrations, les exigences et difficultés inhérentes au métier d’enseignant ne sont pas passées sous silence. 

«C’est un moment pour célébrer, promouvoir et valoriser l’école publique», explique la vice-présidente à la vie professionnelle à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Nathalie Morel, dans une vidéo publiée sur Facebook.

En cette année marquée par la crise de la COVID-19, la FAE tient cette 11e SPEP entièrement en mode virtuel. Ainsi, du 4 au 11 octobre 2020, toutes les activités de la semaine auront lieu sur les médias sociaux. 

«On veut mettre de l’avant la triple mission de l’école publique : instruire, socialiser, qualifier. En 2020, on en a plus que jamais besoin!» – Nathalie Morel 

En entrevue avec Métro, l’enseignante aux 33 années de métier affirme que la fermeture des écoles durant la pandémie aura au moins servi de prise de conscience. 

«Beaucoup de parents, mais aussi d’élèves, ont été secoués par la perte de ce repère-là», dit-elle, rappelant le rôle fondamental que joue l’école- «cet ascenseur social», dans la vie des Québécois.  

C’est aussi ce que croit le porte-parole de la SPEP pour une 4e année, Philippe Laprise. 

«Cette triste pandémie nous aura au moins permis de voir que l’école publique est importante et qu’il faut s’en occuper, indique-t-il à Métro. On oublie ces choses-là, car la vie va vite. Mais quand tout s’arrête, on se rend compte qu’il est important que les profs soient là.» 

Une semaine de l’école publique 100% virtuelle

Qui dit virtuel, dit pas de visites et pas de «selfies» dans les écoles avec les jeunes.  Cette année, Philippe Laprise ira à la rencontre de 9 écoles du Québec… sur Zoom ! 

L’objectif? Échanger sur les diverses réalités du milieu, mais aussi sur les aspirations, difficultés, et réussites des élèves, du préscolaire à l’éducation des adultes, en passant par le secondaire. 

«Je suis heureux de pouvoir servir d’exemple à certains jeunes qui pourraient avoir des difficultés. En tant que TDAH, je suis fier de leur montrer qu’on peut réussir à réaliser ses rêves.» – Philippe Laprise 

Le traditionnel Quiz de la SPEP (cette année, sur la science) aura lieu lui aussi virtuellement. Cette année, c’est l’enseignant, biochimiste et animateur de l’émission Génial!, Martin Carli, qui expliquera sur Facebook les réponses du Quiz de la SPEP aux élèves du Québec.  

Des réjouissances, mais pas seulement 

En entrevue avec Métro, Mme Morel rappelle que les enseignants réclament de meilleures conditions de travail depuis bien avant la pandémie. Pendant ce temps, leur tâche est toujours «alourdie». 

«L’organisation du travail des profs nous rend malades, dit-elle. On ne peut pas demander toujours plus d’injonctions et plus de tâches, en même temps que l’on retire des ressources.» 

Si réjouissances il y a, on voit bien que les difficultés d’un métier toujours plus «exigeant» et «astreignant», dixit Philippe Laprise, ne sont jamais bien loin. 

Dimanche, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) a quant à elle qualifié «d’aberrante» l’annonce faite jeudi prévoyant l’ajout de 30 millions $ en santé mentale dans les milieux scolaires, mais sans augmentation des ressources professionnelles. 

La FPPE-CSQ réclame depuis longtemps des demandes d’ajout de ressources (des psychologues notamment) pour répondre spécifiquement aux besoins en santé mentale. Selon elle, le choix d’engager des acteurs externes pour intervenir dans les écoles est donc «offusquant» et «incompréhensible».

«Un budget spécial et stable pour la santé mentale en éducation aurait été de loin une meilleure solution, car il aurait permis année après année l’embauche de nouveaux professionnels qualifiés à même le réseau de l’éducation», a réagi la Fédération. 

Le ministre de l’Éducation, Jean François Roberge, a pour sa part souhaité une bonne semaine à tous ceux qui œuvrent pour l’école publique. 

«C’est grâce à cette école publique que tant de Québécois de tous les horizons et de tous les quartiers (…) décrochent un diplôme, et façonnent ensuite le Québec de demain.» – Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

Notons que la Journée mondiale des enseignantes et enseignants se tiendra quant à elle lundi.

Chaque année, elle a lieu le 5 octobre. 

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