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Racisme: la Commission des droits préoccupée

Racisme et discrimination
Le 31 mai dernier, plus de 10 000 manifestants ont marché à Montréal contre le racisme et la brutalité policière. Photo: Pablo Ortiz/Métro

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse se dit préoccupée par plusieurs enjeux relatifs aux différents motifs de discrimination interdits par la charte, particulièrement ceux entourant le racisme systémique, ainsi que la question du profilage racial.

C’est ce qu’a souligné d’entrée de jeu le président de la Commission, Philippe-André Tessier, lors de la présentation du rapport d’activités et de gestion 2019-2020.

La Commission observe une légère augmentation des plaintes pour le motif «race, couleur, origine ethnique ou nationale».

Comme les années précédentes, la principale source de plainte reste le motif «handicap» avec 35%, suivi de près par celui de la discrimination raciale.

Avec 29%, la race est donc le deuxième motif générant le plus de plaintes à la Commission.

En comparaison avec les années passées, il s’agit du pourcentage le plus élevé pour ce motif de discrimination.

Profilage racial

La Commission note également une hausse marquée du nombre de plaintes pour cause de profilage racial.

Au cours des trois dernières années, le nombre de plaintes reçues pour ce motif a été de 28, 46 puis de 76 l’année dernière.

«Cette situation témoigne du fait que le profilage racial est un réel enjeu au Québec», souligne la vice-présidente responsable du volet droits de la personne à la Commission, Myrlande Pierre.

D’ailleurs, la Commission a ouvert, au cours des cinq dernières années, un total de 135 plaintes pour une situation alléguée de profilage racial impliquant différents corps policiers.

De ce nombre, 44 ont été ouvertes l’année dernière. «Nous sommes préoccupés par ces augmentations et considérons qu’il faut agir dès maintenant pour corriger la situation», ajoute-t-elle.

«La pointe de l’iceberg»

Myrlande Pierre explique l’augmentation des plaintes liées à la discrimination raciale par une prise de conscience de la population.

«Les gens sont de plus en plus conscients de leurs droits et la dimension pédagogique y joue beaucoup, émet-elle. Lorsqu’il advient des drames tragiques, il y a une mobilisation et une prise de conscience individuelle et collective qui amènent les gens à réclamer leurs droits.»

Dans ce contexte, Mme Pierre estime que les plaintes reçues par la Commission ne représentent que «la pointe de l’iceberg.»

«Le phénomène dans sa globalité ne se traduit pas uniquement par les plaintes que nous recevons, dit-elle. Mais le fait d’avoir cet indicateur d’augmentation du pourcentage de plaintes pour ce motif démontre clairement l’existence du phénomène.»

La Commission souhaite agir davantage sur la question de la discrimination de manière générale, ainsi que sur le plan de l’éducation tout en mettant l’emphase sur une approche plus systémique.

Dans cette perspective, elle désire suivre de très près le Groupe d’action contre le racisme créé par le gouvernement Legault. «Nous attendons avec impatience le plan qui sera déposé», a déclaré Myrlande Pierre.

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