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Joyce Echaquan: Sylvie D’Amours perd son ministère

Le chef Ghislain Picard et la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D'Amours se sont rencontrés à Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le premier ministre du Québec, François Legault, vient d’annoncer que le député de Vachon, Ian Lafrenière, était le nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, remplaçant Sylvie D’amours.

L’annonce s’est faite lors d’un point de presse qui s’est tenue vendredi matin.

Ce changement de personnel ne devrait choquer personne puisqu’il était attendu depuis jeudi alors que M. Legault avait refusé de donner son appui inconditionnel à Mme D’Amours. Elle perd donc son poste après deux ans de service.

Le premier ministre était déçu de l’avancement des recommandations du rapport Viens, qui était disponible depuis plus d’un an. Il s’agit d’une des raisons du changement de ministre.

M. Legault dit vouloir que les choses avancent plus rapidement dans ce dossier. Il dit faire confiance à M. Lafrenière et il compte sur lui pour que des résultats concrets ressortent des recommandations du rapport Viens. Selon lui, certaines des recommandations devraient être réglées rapidement.

Par ailleurs, l’ancienne ministre responsable des Affaires autochtones s’est récemment fait reprocher d’être trop silencieuse sur l’affaire Joyce Echaquan, cette femme atikamekw qui a perdu la vie dans des conditions inacceptables à l’hôpital de Joliette le 28 septembre dernier.

Racisme systémique

M. Lafrenière est un ex-policier, qui a fait 28 ans de carrière. Il est devenu député il y a deux ans. Le nouveau ministre des Affaires autochtones s’est exprimé sur le racisme systémique, mais a  refusé de mentionner le terme précis.

«Je reconnais qu’il y a du racisme. Je reconnais qu’il y a du profilage. Je reconnais qu’il y a de la discrimination. Je reconnais aussi que présentement le terme de racisme systémique ne fait pas l’unanimité», a déclaré M. Lafrenière. «Honnêtement, tant qu’à mettre beaucoup d’énergie là-dessus à se convaincre que c’est le bon terme, je pense que ce que les gens veulent c’est de l’action. Je pense que la commande du premier ministre est très claire. On veut voir du changement.»

Toutefois, Ian Lafrenière reconnait que le profilage racial existe au sein du milieu policier au Québec. Il aimerait voir cette réalité changée. Avant d’annoncer son plan d’Action, le ministre veut s’entretenir avec les Premières Nations.

Quant à lui, M. Legault a gardé le même discours que dans le passé en ce qui concerne le racisme systémique. Selon lui, il y a du racisme au Québec, entre autres dans l’hôpital de Joliette, mais ce n’est pas quelque chose qui est lié au système en soi.

Des réactions

À la suite de la nomination du nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) a tenu à féliciter M. Lafrenière par le biais d’un communiqué. De plus, le CNA dit espérer qu’une réelle volonté de faire avancer les choses sera dorénavant présente.

«Nous espérons que cette nomination accompagne une réelle volonté politique de faire avancer les choses, ainsi que le pouvoir et les moyens d’y arriver. Que ce changement soit un pas dans la direction de relations fortes de Nation à Nation.» -Constant Awashish, le Grand Chef de la Nation Atikamekw

Le CNA demande un partenariat au gouvernement afin d’apporter un réel changement.

«Pour la mémoire de Joyce Echaquan, mais aussi pour les autochtones victimes de discriminations systémiques, il faut maintenant entreprendre le changement, drastiquement. Pour cela, nous préconisons d’éviter tout détour et d’adopter un esprit de partenariat sans faille. C’est bien l’ensemble du Québec qui en sortira gagnant », a ajouté M. Awashish.

De son côté, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a aussi félicité M. Lafrenière dans un communiqué, voyant cette nomination comme une opportunité pour renouveler les relations, non idéales au cours des derniers mois, entre le gouvernement et les Premières Nations. De plus, le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, veut une plus forte présence, ainsi qu’une collaboration plus grande de la part du premier ministre.

«Dans l’histoire du Québec, les grandes avancées dans les relations avec les Premières Nations se sont toujours faites parce que le premier ministre en assumait la responsabilité. C’est le cas notamment de la Convention de la Baie-James dans les années 1970 avec Robert Bourassa, de la reconnaissance des nations autochtones dans les années 1980 par René Lévesque, ainsi que de la Paix des Braves, avec Bernard Landry», a déclaré M. Picard. «Nous sommes clairement à un carrefour de nos relations, et un changement de ministre ne sera pas suffisant pour changer celles-ci. Il faut que le premier ministre Legault soit davantage présent.»

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