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Une arrestation motivée par des intérêts personnels, dénonce Normandeau

Robert Lafrenière
Photo: Denis Beaumont /Métro

C’est avec l’objectif de rester en poste à la tête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) que l’ex-commissaire Robert Lafrenière a procédé en mars 2016 à l’arrestation de Nathalie Normandeau, soutient la principale intéressée.

«Je crois que j’ai été ciblée pour qu’il [Lafrenière] soit renouvelé à la tête de l’UPAC», a affirmé sans détour l’ex-ministre libérale sur les ondes de Radio-Canada.

L’ancienne vice-première ministre émerge de procédures judiciaires longues de plus de quatre ans, lesquelles se sont amorcées avec son arrestation pour corruption et abus de confiance allégués.

Les propos de Mme Normandeau, mardi matin, font écho à ceux de son ex-collègue Guy Ouellette, arrêté lui aussi par l’UPAC en 2017. Dans un livre publié en août, l’actuel député indépendant traite M. Lafrenière d’Edgar Hoover québécois «aveuglé par sa soif de pouvoir».

Pressée de confier des preuves sur les prétendues motivations de Robert Lafrenière, Mme Normandeau a indiqué ne pas être «devant le tribunal».

«J’ai mis tous les éléments du casse-tête en place et j’arrive à cette conclusion. Le [Directeur des poursuites criminelles et pénales] n’a jamais eu de preuves pour soutenir les accusations déposées contre moi», a affirmé l’ex-députée.

À l’UPAC, on soutient que l’arrestation de Mme Normandeau s’est faite «dans les règles de l’art».

«Nous avons demandé au DPCP d’intenter des procédures contre Nathalie Normandeau parce que nous jugions avoir suffisamment de motifs raisonnables de croire que des actes criminels avaient été commis», a répondu mardi le porte-parole du corps policier, Mathieu Galarneau.

Première apparition remarquée

Robert Lafrenière a occupé le poste de tête de l’UPAC dès la création du corps policier, en 2011. Son mandat, qui arrivait à échéance en 2016, a été renouvelé par le gouvernement de Philippe Couillard quelques jours après l’arrestation de Mme Normandeau et de cinq coaccusés.

Dès l’élection de la CAQ, en 2018, M. Lafrenière claquait la porte de l’UPAC. Il ne s’est que rarement exprimé depuis.

Dans une rare sortie publique, au mois de septembre, M. Lafrenière a refusé de commenter les allégations de Guy Ouellette envers lui.

Affaire Normandeau: close

Lundi, le DPCP avait choisi de ne pas porter en appel la décision de mettre fin aux procédures judiciaires envers Nathalie Normandeau. La poursuite avait jusqu’à ce moment pour demander aux tribunaux de se pencher à nouveau sur l’affaire.

«Après une analyse approfondie», elle a finalement conclu qu’un appel était inutile.

Accusée initialement de corruption et d’abus de confiance, Nathalie Normandeau avait fait appel à l’arrêt Jordan pour mettre fin à des procédures judiciaires longues de près de cinq ans.

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