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Coronavirus: une occasion d’affaires pour les technologies propres

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Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. Photo: Josie Desmarais/Métro

La chute des prix du pétrole en raison de la pandémie et l’arrivée prochaine d’une nouvelle administration aux États-Unis sont quelques-uns des facteurs qui pourraient aider à stimuler les entreprises québécoises spécialisées dans les technologies propres dans les prochaines années, selon des experts.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a tenu lundi un forum stratégique sur les technologies propres afin d’aider les entreprises dans ce secteur à passer au travers de la pandémie, voire à en tirer des opportunités d’affaires.

Au Québec, on compte environ 45 000 emplois dans ce vaste secteur, dont 60% de l’activité dans la province se concentre dans le Grand Montréal. Il s’agit, entre autres, d’entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, la gestion écologique des déchets et les modes de transport électriques. Ce secteur contribue d’ailleurs à hauteur de 5,7 G$ au produit intérieur brut (PIB) de la province.

«C’est quand même extrêmement solide et il y a plusieurs petites entreprises en démarrage dans ce secteur-là», a soulevé lundi le président d’Écotech Québec, Denis Leclerc.

Prise de conscience collective

Ces entreprises pourraient d’ailleurs bénéficier du contexte de la pandémie, qui a fait chuter les cours du pétrole de 39% de janvier à septembre et entraîné une légère augmentation de la valeur des énergies renouvelables.

«La pandémie, ça a permis à plusieurs d’entre nous de prendre conscience de la nature et de l’importance de réduire notre production de gaz à effet de serre», constate le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion. En entrevue à Métro, il rappelle que la lutte aux changements climatiques représente «un enjeu de santé publique», au même titre que la crise du coronavirus.

«Les changements climatiques, ça a des effets à plus long terme [que la pandémie]. On s’en rend moins compte. Mais il y a de plus en plus d’études qui montrent les impacts que ça peut avoir sur l’espérance de vie, les maladies chroniques et les cancers», souligne-t-il.

L’arrivée de Joe Biden

Une opportunité pourrait aussi se présenter au sud de la frontière, alors que le nouveau président désigné des États-Unis, Joe Biden, qui entrera officiellement en poste en janvier, a prévu investir 2000 milliards $US sur quatre ans dans un ambitieux plan climat.

«On doit s’attendre à avoir un appui très fort [de Joe Biden] en faveur d’un marché du carbone», souligne à Métro le président de la CCMM, Michel Leblanc. Plusieurs entreprises québécoises pourraient alors profiter de cette situation en offrant des solutions aux compagnies américaines qui souhaiteront «réduire leur bilan carbone», entrevoit-il.

«Le résultat, sans qu’il soit officiel, nous donne l’occasion d’entrevoir une bonne relation avec nos voisins du sud», a également indiqué pendant le forum virtuel le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette. Ce dernier a d’ailleurs rappelé l’intérêt du gouvernement Legault d’accroître sa vente d’électricité aux États-Unis.

Le gouvernement Legault, qui présentera prochainement son Plan pour une économie verte, entend aussi dépenser 1,4 G$ pour stimuler la création de batteries au lithium au Québec. Une filière qui pourrait notamment contribuer au développement de l’Est de Montréal.

Financement et approvisionnement

Dans les derniers mois, plusieurs pays européens ont investi des sommes colossales pour épauler les entreprises spécialisées dans les technologies propres situées sur leur territoire. Face à ce constat, la CCMM presse Québec et Ottawa de mettre en place des programmes financiers pour aider les entreprises dans ce secteur à passer au travers de la crise sanitaire.

«Le gouvernement a un rôle à jouer.» -Michel Leblanc, président de la CCMM

M. Leblanc estime d’ailleurs que la Ville de Montréal pourrait elle aussi contribuer à stimuler le secteur des technologies propres en revoyant son modèle d’approvisionnement. Elle pourrait par exemple inclure des critères environnementaux dans ses appels d’offres afin de ne pas privilégier uniquement le plus bas soumissionnaire, explique-t-il.

Une option qu’explore d’ailleurs l’administration de Valérie Plante.

«On va faire tout ce qu’on peut pour garder une portion [de nos besoins en approvisionnement] pour faire des achats plus verts et auprès des petites entreprises», a assuré lundi le responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin.

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