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Contrôle des armes: des familles de victimes réclament l’interdiction permanente

Parlement du Canada à Ottawa
Photo: iStock

Des survivants et des proches de victimes de tueries de masse pressent le gouvernement fédéral à déposer un projet de loi pour rendre permanente l’interdiction des armes d’assaut, en plus d’appliquer d’autres mesures promises par les libéraux.

En mai dernier, le gouvernement fédéral a adopté une réglementation interdisant 1500 modèles spécifiques d’armes d’assaut présentement en circulation.

Parmi ces modèles nouvellement prohibés, on compte l’arme utilisée lors du féminicide à l’école Polytechnique et d’autres armes associées à des tueries de masse.

Une période d’amnistie de deux ans est cependant accordée aux personnes qui possèdent ces types d’armes afin qu’elles se conforment à cette nouvelle réglementation.

PolySeSouvient en veut plus

Bien qu’il salue ce récent progrès, le groupe PolySeSouvient, qui milite pour un contrôle accru des armes à feu, demande au ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, de revenir à la charge dans le dossier.

En effet, le groupe réclame de rendre permanente l’interdiction des armes d’assaut, en plus de l’étendre aux armes de poing et aux chargeurs de plus de cinq balles.

«En avril dernier, le ministre avait dit qu’il entendait déposer un projet de loi avant l’été et que nous, les victimes de crimes par arme à feu, seront consultées au préalable», déclare la porte-parole du groupe Heidi Rathjen.

Or, sept mois plus tard, le gouvernement n’a pas encore approché le groupe à des fins de consultations, affirme Mme Rathjen.

«Nous ne percevons aucune indication comme quoi le processus législatif aurait été entamé ou qu’il soit à la veille de l’être, ajoute-t-elle. Nous sommes donc rassemblés aujourd’hui pour, encore une fois, exprimer notre forte inquiétude face à la lenteur du processus pour en arriver à un dépôt du projet de loi.»

Programme de rachat obligatoire

Par ailleurs, le groupe a transmis au gouvernement plusieurs recommandations en lien avec le contrôle des armes.

Il propose notamment d’instaurer un programme de rachat obligatoire pour toutes les armes d’assaut présentement en circulation.

C’est d’ailleurs ce qu’avaient promis les libéraux aux dernières élections, souligne Heidi Rathjen.

En effet, les armes interdites en mai dernier continuent de circuler tant et aussi longtemps que le programme de rachat n’est pas obligatoire.

La survivante du massacre de Polytechnique, Nathalie Provost, affirme que le caractère obligatoire du programme est essentiel. Cela éviterait «de se retrouver dans l’obligation d’allonger l’amnistie de deux ans à cet effet», estime-t-elle.

De plus, si une importante proportion des armes d’assaut demeurent dans les mains de leurs propriétaires, le groupe craint qu’il sera plus facile pour un prochain gouvernement de défaire cette interdiction.

Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, s’est déjà engagé à renverser la mesure.

En outre, un récent sondage révélait que la majorité des Québécois (74%) et des Canadiens (61%) souhaitent voir le gouvernement Trudeau racheter toutes les armes d’assaut existantes au Canada.

Le ministre réagit

De son côté, la porte-parole du ministre Blair, Mary-Liz Power, convient qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce dossier.

«Nous présenterons une législation qui permettra de tenir les promesses que nous avons faites aux Canadiens lors des dernières élections», indique-t-elle sans toutefois préciser quand.

Mme Power assure que le projet de loi comprendra un ensemble de mesures visant à compléter l’interdiction des armes d’assaut.

«Notre plan permettra également à nos homologues municipaux, provinciaux et territoriaux d’adopter des mesures supplémentaires pour restreindre le stockage et l’utilisation de ces armes dans leur juridiction, s’ils jugent que ces mesures sont nécessaires. Nous aurons bientôt plus à dire sur ce sujet», ajoute-t-elle.

De plus, la porte-parole soutient que le gouvernement introduira un programme de rachat pendant la période d’amnistie. «Nous examinons toute une série d’options, souligne-t-elle. Nous travaillerons avec les provinces et les territoires, ainsi qu’avec les parlementaires, pour s’assurer que tout cela se déroule correctement.»

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