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Le Québec et la Chine: une relation qu’il faudrait considérer?

le drapeau chinois et le marché boursier
Si l’on oublie la politique, la Chine grouille d’opportunités d’affaires pour les entreprises du Québec. Photo:

Le consul général de la République populaire de Chine à Montréal, Chen Xueming, a publié mardi une lettre d’opinion où il met en lumière tout ce qui unit la Chine et le Québec. Mais peut-on fermer les yeux sur les questions politiques? Analyse. 

Que signifie une Chine plus ouverte pour le Québec et Montréal? C’est une question que le consul Chen Xueming pose d’emblée, et à laquelle il offre une réponse sans équivoque: des opportunités florissantes pour les deux peuples. 

Interrogé par Métro, Ari Van Assche, professeur au Département d’affaires internationales des HEC Montréal et spécialiste de l’économie de la Chine, le confirme. 

«Si l’on oublie la politique», dit-il, la Chine grouille d’opportunités d’affaires pour les entreprises du Québec. D’autant que l’économie de la Chine croît de façon significative jusqu’à être devenue l’un des marchés les plus forts du monde. 

De nombreux points communs

Parmi les éléments qui pourraient rapprocher les Québécois et les Chinois, le consul général de la Chine à Montréal cite d’abord le sport d’hiver. 

Non seulement celui-ci est très à la mode chez les jeunes citadins chinois, dit-il, mais surtout, il appartient à une industrie estimée à plus de 160 milliards de dollars en 2022. 

Selon M. Xueming, le pays compte en outre quelque 400 millions de Chinois de classe moyenne qui aspirent «à un mode de vie bas en carbone, à l’exploration de la culture moderne et à l’éducation de haute qualité». Tout comme les Québécois. 

Il indique au passage que la Chine est prête à approfondir sa coopération avec le Québec. Et ce, dans plusieurs domaines. 

Parmi eux, il cite l’économie verte, la lutte contre les changements climatiques, la culture, la médecine, l’éducation, la science, la technologie et le tourisme. 

Du café Tim Hortons en Chine

Selon le consul M. Xueming, la Chine accueille de son côté «les produits et les services québécois et canadiens de haute qualité». 

«On peut voir en Chine des gens se promener dans la rue en plein hiver portant les manteaux Canada Goose, ou bavarder avec leurs amis en buvant leur café Tim Hortons».

-Chen Xueming, consul général de la Chine à Montréal

Des opportunités de coopération sont en outre plus nombreuses en matière de réglementation, poursuit-il. Avant d’insister sur le fait que la Chine préserve un système commercial multilatéral fondé sur des règles «transparentes, non discriminatoires, ouvertes et inclusives». 

Selon le professeur Van Assche, tous les exemples d’ouverture en matière d’environnement et de points communs sont vrais. Il n’y a qu’à penser à l’Accord de Paris sur le climat. Ou encore à l’engagement du pays d’atteindre la neutralité carbone en 2060

Pour autant, la Chine a tendance selon lui à dire qu’elle privilégie un système multilatéral, quand dans les faits, ce n’est pas tout à fait ce que l’on voit. 

«La Chine est souvent prête à agir ou réagir par des sanctions quand quelque chose ne lui plaît pas. Ça rend les relations avec le Canada et le Québec très incertaines, car susceptibles d’être interrompues sans prévenir». 

-Ari Van Assche, professeur aux HEC

Des relations présentement difficiles

De son côté, le consul M. Xueming reconnaît dans sa lettre que les relations sino-canadiennes «connaissent des difficultés en ce moment». 

Rappelons que l’ex-diplomate Michael Kovrig et le consultant Michael Spavor sont toujours emprisonnés en Chine. Et ce, depuis décembre 2018. La Chine accuse les deux hommes d’espionnage. 

Ottawa a au passage dénoncé le fait que Beijing «liait la situation de Meng Wanzhou» à celle des deux Michael. Rappelons que la Chine les avait en effet arrêtés quelques jours à peine après la femme d’affaires de Huawei, interpelée à Vancouver à la demande des États-Unis. 

Pour le professeur Van Assche, il s’agit d’un bon exemple de réaction de réprimande, même si le pays n’aura pas le même son de cloche. 

La question du traitement des Ouïghours et des Tibétains fait aussi partie des préoccupations à l’échelle internationale. Ce que le professeur reconnaît aussi. 

«L’incertitude de ce qui se passe avec les Ouïghours en Chine peut venir insuffler des craintes au Canada et au Québec quand il s’agit de collaborer avec le pays». 

Notons que la lettre de Chen Xueming peut être lue dans son entièreté dans notre section Opinions.

 

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