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Bock-Côté s’attaque à la gauche «woke», une «secte radicale» selon lui

Mathieu Bock-Côté sur le plateau de TLMEP
Selon Mathieu Bock-Côté, la philosophie du «Je m’indigne donc je suis» crée une «société hystérisée» sur le plan politique. Photo: Capture d'écran

Une «meute lyncheuse», des «petits inquisiteurs», des «excités» convaincus de «mener une croisade au nom du Bien contre le Mal». Voilà comment l’essayiste Mathieu Bock-Côté a qualifié les militants qui s’insurgent contre le racisme systémique, dimanche à TLMEP

Sur le plateau de TLMEP,  Mathieu Bock-Côté est loin d’avoir mâché ses mots, s’attaquant de front à ce qu’il a nommé «l’extension du domaine de l’interdit». Une «tendance inquiétante», selon le chroniqueur.

«Moi je critique les radicaux, les excités, ceux qui veulent confisquer la parole publique», a-t-il affirmé. 

Rappelons qu’il y a quelques jours, le Premier ministre du Québec François Legault a partagé ses coups de cœur littéraires dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de l’Association des libraires du Québec. 

Sa liste avait été retirée par la présidente de l’Association, notamment en raison de la présence de l’essai de Mathieu Bock Côté, L’empire du politiquement correct, et du fait que M. Legault n’ait pas reconnu le racisme systémique. 

«Ce qui m’intéresse c’est comment fabrique-t-on un paria?, comment fabrique-t-on des interdits?, et il est amusant qu’un livre qui se consacre à cette question ait subi ce mauvais sort», a commenté Bock-Côté. 

La gauche «woke», cette «secte radicale»

Bock-Côté a comparé (entre autres) les militants qui s’insurgent contre le racisme systémique à une «secte radicale». Selon lui, la philosophie du «Je m’indigne donc je suis» crée une «société hystérisée» sur le plan politique. 

«Il y a une meute lyncheuse qui se rassemble sur les réseaux sociaux et qui mène des campagnes de diffamation contre ceux qui contredisent le dogme du moment. Dès qu’on la contredit, il y a la tentation du lynchage et du procès de l’Inquisition.»

-Mathieu Bock-Côté 

Selon lui, la politique n’est pas «le Bien contre le Mal», mais «un désaccord sur des objectifs, des moyens, où l’on accepte d’être en débat.» 

«Nos «wokes» ont le monopole du juste, du vrai et du bien. Et même de la santé mentale puisque leurs adversaires sont tous des «phobes», a-t-il fougueusement déploré. 

Question de respect

Le Québécois a donné plusieurs exemples de scandales récents pour illustrer ses propos. 

Parmi eux: la récente tempête médiatique autour du mot en -N qui a secoué l’Université d’Ottawa mais aussi toute la scène politique. 

«Prononcer le titre d’un livre, ce n’est pas un manque de respect! (…) Quand on nous dit: montrer des caricatures de Charlie c’est un manque de respect…Mais pour qui vous prenez-vous? Il y a plein de gens dans la communauté musulmane qui ne considèrent pas ça comme tel.»

-Mathieu Bock-Côté  

Après avoir prononcé à deux reprises le titre d’un essai de Pierre Vallières contenant le mot en -N, il a soutenu que l’Histoire du Québec n’était pas un prolongement de l’Histoire du Mississippi. 

Bock-Côté a ensuite dénoncé ce qu’il nomme «une campagne de harcèlement médiatique à l’endroit de la classe politique.» Selon lui, les politiciens sont tous forcés «à plier le genou devant la théorie du racisme systémique». 

«Je crois au respect mais je n’accepte pas ceux qui se transforment en petits inquisiteurs, qui font des listes d’interdits, qui mènent des campagnes de dénigrement à temps plein.»

-Mathieu Bock-Côté 

Finalement, l’essayiste a avant tout déploré le fait même qu’on ne puisse pas, selon lui, remettre cette notion en question. 

«C’est une théorie tellement forte que si l’on n’est pas d’accord c’est la preuve que l’on est raciste soi-même! Est-il possible qu’on ne soit pas d’accord avec cette théorie-là?», a-t-il demandé.  

Lepage et Turcotte déstabilisés

L’animateur Guy A. Lepage a tenté de faire baisser la tension à plusieurs reprises, en ramenant le débat sur des questions de respect ou de définition du terme racisme systémique.

«Mais quelle est votre définition du racisme systémique Guy A.?», a rétorqué Bock-Côté. En réponse, Lepage a évoqué tout un «système» partant de la Loi sur les Indiens.

«Ça c’est du racisme d’État !», a coupé Bock-Côté qui a ensuite enchaîné les questions: «Est-ce que vous pensez que la loi 101 est du racisme systémique?», «Est-ce que vous pensez que la loi 21 est du racisme systémique?», déstabilisant visiblement l’animateur.

Au bout de 15 minutes, Dany Turcotte a demandé: «N’est-ce pas radical dans l’autre sens?». «Dans quoi?», a questionné Bock-Côté.

«Ben dans l’énergie…», a dit Turcotte en s’esclaffant, mal à l’aise. «Vous êtes à l’autre bout du spectre.»

«C’est-à-dire?», a rétorqué Bock-Côté. Ce à quoi Turcotte a répondu: «Ben là, je ne sais pas quoi vous dire.»

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