Soutenez

Les commerces non essentiels devront fermer leurs portes le 25 décembre

François Legault
Francois Legault Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne

Le Québec doit se remettre sur pause. Pour casser la vague, le gouvernement de François Legault demande aux commerces non essentiels de fermer leurs portes du 25 décembre au 11 janvier.

Le premier ministre a confirmé la nouvelle que bien des commerçants redoutaient, mardi, aux heures de grande écoute. Le télétravail sera aussi rendu «obligatoire» dès jeudi.

Il sera peut-être nécessaire pour les Québécois d’abandonner la traditionnelle coupe de cheveux des Fêtes. Parmi les commerces qui devront aussi fermer le 25: les salons de coiffure et d’esthétique.

C’est donc dire qu’en moins d’un mois, Québec aura annoncé une période de grâce pour les Fêtes, avant de revenir sur ses pas, puis de resserrer les consignes. Les commerces non essentiels, comme les magasins de détail, sont parmi les secteurs de l’économie qui restaient ouverts en zone rouge.

«La propagation est quand même forte. Là où ça nous fait vraiment mal, c’est le nombre d’hospitalisations», a convenu M. Legault, qui présentait son «nouveau plan des Fêtes».

Contrairement à la première vague, Québec a décidé d’égaler la mise en sommant les magasins grande surface, comme les Costco ou les WalMart, de fermer leurs rayons non essentiels.

«Le gouvernement a su en tirer les leçons et fait preuve d’équité cette fois-ci», s’est réjoui mardi le président du conseil d’administration de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), Billy Walsh.

Québec négocie avec le fédéral pour ajouter des aides financières au lot déjà offert dans le milieu commercial. «Il semble qu’une des deux semaines de salaire sera payée par le fédéral», a avancé François Legault.

Suffisant?

Selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le commerce de détail est le deuxième plus important vecteur d’éclosions de la COVID-19 en milieu de travail.

L’experte en santé publique Roxane Borgès Da Silva s’étonne d’une «mise sur pause timide». «L’industrie manufacturière [qui restera ouverte] est le premier milieu de travail en termes d’éclosions», a indiqué cette professeure agrégée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, mardi.

D’après François Legault, la décision d’attendre au 25 et de sélectionner certains secteurs a été prise en tandem avec la Santé publique. Il fallait trouver un «équilibre», a-t-il affirmé, en référence au leitmotiv qu’il fait entendre depuis l’automne.

«Il y a des familles qui n’ont pas encore eu le temps d’acheter les cadeaux. On voulait que les mesures s’étalent au moins sur deux semaines.» – François Legault

Selon Mme Borgès Da Silva, il s’agit là d’un discours peu convaincant. «Est-ce que le magasinage des fêtes est vraiment plus important que la croissance des cas, des hospitalisations et que nos travailleurs de la santé à bout de souffle», a-t-elle martelé.

Encore de l’école à la maison

Par ailleurs, le retour des enfants du primaire à l’école se fera plus tard que prévu, a annoncé M. Legault, mardi. Plutôt que le 4 ou le 5 janvier, dates prévues de rentrée hivernale, les élèves reviendront aussi derrière les bancs d’école le 11 janvier.

L’école reprendra tout de même dans la semaine du 4 janvier, mais à distance.

Déjà, le plan de François Legault pour Noël prévoyait de mettre fin à l’école en personne dès le 17 décembre, soit jeudi.

Des «assouplissements»

Le gouvernement Legault desserre tout de même la vis en extérieur. Des activités physiques comme le hockey seront possibles, à huit maximum, «plus le coach». Québec rouvre également le Jardin botanique, qui était resté fermé en raison de son statut de musée extérieur.

Il sera aussi permis pour une personne seule de rejoindre une seule bulle familiale pour le temps des fêtes. Les rassemblements statiques dans une cour, par exemple, n’ont toutefois pas lieu d’être, statue Québec.

Cette annonce survient alors que le gouvernement tente de s’extirper d’un dangereux plateau des cas de COVID-19. Mardi, le Québec rapportait 1741 cas de COVID-19 en 24 heures, dont 540 à Montréal.

Québec déploie d’ailleurs ses effectifs pour assurer le début de la campagne nationale de vaccination. Près de 300 personnes ont déjà été vaccinées contre la COVID-19 au Québec selon le bilan rendu public en début d’après-midi. Québec compte vacciner plus de 50 000 personnes d’ici le 4 janvier.

«Ça se passe bien. On voit la lumière au bout du tunnel, mais c’est sûr qu’elle est un peu loin», a assuré le premier ministre, mardi.

D’autres mesures annoncées mardi:

  • Toutes les zones orange dans la carte d’alerte, comme le nord des Laurentides, de la Santé publique passent au rouge. Toutes les zones jaunes, comme l’Abitibi-Témiscamingue, passent à l’orange.
  • Les services de garde éducatifs restent ouverts. La garde en milieu scolaire est maintenue pour les enfants d’employés des services essentiels. On parle des travailleurs de la santé, des pompiers, des pharmaciens, etc.
  • Les inspecteurs de la CNESST vont resserrer leur surveillance en milieu manufacturier et sur les chantiers de construction. Ceux-ci restent ouverts pendant la période de Noël.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.