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COVID-19: 363 experts pressent Ottawa d’agir contre la transmission par aérosols

une femme dans une aire ouverte avec son masque COVID-19
Les aérosols peuvent contenir des particules de plusieurs tailles, de très petites (respirables) à plus grandes (inhalables). Photo: 123rf

Un groupe d’experts demande aux premiers ministres canadiens et aux autorités sanitaires de reconnaître la transmission aérienne de la COVID-19 et d’agir en conséquence.

Dans une lettre ouverte publiée lundi, les 363 signataires appuyés par 34 experts internationaux et 98 autres professionnels canadiens proposent plusieurs mesures.

L’une d’elles est de mettre à jour les directives et les messages de santé publique pour tenir compte des risques de transmission de la COVID-19 par aérosols.

En effet, les auteurs estiment que les messages de prévention des gouvernements provinciaux sont «déficients». 

«Ils n’informent pas suffisamment la population des risques de transmission par voie aérienne dans les milieux clos, indiquent-ils dans la lettre. Les gestionnaires des milieux de travail et des institutions publiques doivent bien connaître les risques de transmission par aérosols et les mesures qui peuvent être prises pour bien limiter ces risques.»

Parmi les 363 signataires, on compte le médecin Amir Khadir et l’ancien ministre québécois de la Santé Gaétan Barrette.

Autres demandes

Ainsi, les experts recommandent la promotion des stratégies visant à réduire les risques de transmission dans les résidences privées et les entreprises par des messages de santé publique clairs.

Il est notamment question d’éviter les espaces fermés et achalandés, de porter le masque même lorsqu’on est loin des autres et d’ouvrir régulièrement les fenêtres.

Par ailleurs, les experts ordonnent l’inspection des systèmes de ventilation et le financement leur mise à niveau dans les institutions publiques essentielles, comme les écoles et les centres de soins de longue durée.

De plus, ils proposent de distribuer des unités portables de filtration de l’air (HEPA) ou des appareils artisanaux utilisant des filtres MERV-11/13, ainsi que des ventilateurs pour filtrer les bioaérosols quand il est impossible de bien ventiler un espace intérieur.

Les scientifiques demandent également à Ottawa de fournir des appareils respiratoires de qualité supérieure aux travailleurs de la santé et aux travailleurs essentiels oeuvrant dans des milieux à haut risque d’infection.

À l’international

En juillet 2020, plus de 200 scientifiques internationaux avaient attiré l’attention des autorités sanitaires mondiales au sujet des aérosols. 

Depuis, l’Organisation mondiale de la santé et l’Agence de santé publique du Canada ont commencé à reconnaître ce mode de transmission. 

Toutefois, selon les signataires canadiens, cette reconnaissance n’a pas entraîné d’amélioration notable des mesures de protection pour les travailleurs de la santé et les autres travailleurs des services essentiels.

L’Italie, la Nouvelle-Zélande et le Japon diffusent des messages de santé publique sur les dangers des infections par aérosols, précise-t-on dans la lettre.

Au Québec, le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, avait annoncé en novembre la création d’un comité chargé d’étudier les risques associés à la transmission par aérosol dans des milieux mal ventilés, comme les écoles.

Or, aucune recommandation de la direction nationale de la santé publique n’a encore été faite.

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