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Couvre-feu: «Pas question» pour le moment d’exclure les sans-abri

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Le ministre responsable des questions liées à l’itinérance, Lionel Carmant, garde le cap. «Pour le moment, il n’est pas question» d’offrir une exception aux sans-abri qui contreviennent au couvre-feu, même si certains d’entre eux ont déjà reçu des amendes.

«On a un comité qui révise la situation du couvre-feu à tous les jours, assure le ministre délégué à la Santé en entrevue avec Métro. Si on voit de plus en plus de complications, on pourra peut-être y penser. Pour le moment, il n’en est pas question.»

La semaine dernière, dès l’imposition d’un couvre-feu de 20h à 5h partout dans la province, plusieurs organismes ont fait état d’amendes remises à des itinérants, notamment à Montréal et à Val-d’Or.

Pourtant, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, avait maintenu quelques jours plus tôt qu’«il n’y a personne qui veut donner des contraventions aux itinérants».

S’il y a bel et bien eu des contraventions qui ont été émises, elles font figure d’exception à la règle, assure le ministre Carmant. «La personne qui se fait prendre dit qu’elle est itinérante. Mais est-ce qu’elle fait nécessairement partie de la population que l’on connaît?», s’interroge-t-il pour justifier les constats d’infraction de plus de 1000$ remis à certains.

Jusqu’à maintenant, soutient le député de Taillon, les policiers ont fait preuve de jugement. «On est vraiment très satisfaits de la collaboration» avec les agents de la paix, a-t-il ajouté.

«Très serré»

En annonçant le couvre-feu il y a environ deux semaines, le premier ministre François Legault avait indiqué que les refuges disposaient de places en nombre suffisant pour les itinérants, une affirmation mise en doute par les ressources spécialisées.

Le ministère de la Santé ne détient pas de données quant au nombre de places offertes dans les refuges. Cet automne, Québec avait promis de rendre disponibles 1 650 lits pour l’hiver. Lionel Carmant convient qu’ils sont rares.

«C’est quand même très serré», avoue-t-il.

«À Montréal, il y a à peu près 1 500 places ouvertes. Ce qu’on dit aussi, c’est que, si jamais il y a des besoins additionnels, nous, on est prêts à ajouter des places.» – Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

L’été dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait évalué à 6 000 le nombre de personnes en situation d’itinérance dans la métropole.

Le ministre préoccupé

Dans les ressources itinérantes, les cas de COVID-19 se multiplient, avertissent des organismes du Grand Montréal. Une situation qui n’est pas sans inquiéter le ministre Carmant.

«[Ça] nous préoccupe. Surtout que les lieux fréquentés par les itinérants l’hiver ne sont pas toujours propices à la distanciation», convient-il.

Mercredi, la Santé publique confirmait le début de la vaccination chez la population itinérante cette semaine. Au total, ce sont 3 500 personnes qui doivent recevoir le vaccin, dont 2 500 sans-abri et 1 000 employés des refuges et du réseau de la santé.

«On a prévu un mois», soutient M. Carmant.

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