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Couvre-feu: 10 000 signatures visant à exempter la population itinérante

Une personne en situation d'itinérance
Photo: Josie Desmarais/Métro

Les voix se multiplient pour demander à Québec d’exempter les sans-abri du couvre-feu. Une pétition parrainée par le Parti québécois vient de dépasser les 10 000 appuis.

Lancé il y a moins d’une semaine sur le site de l’Assemblée nationale, le document demande explicitement que le gouvernement accorde une exception aux personnes en situation d’itinérance qui se retrouvent à l’extérieur entre 20h et 5h.

«L’idée d’un couvre-feu appliqué aux personnes en situation d’itinérance ne passe tout simplement pas», souligne la députée péquiste Véronique Hivon, lorsqu’interrogée sur la popularité de sa pétition.

En instaurant un couvre-feu il y a 10 jours, le premier ministre François Legault avait refusé d’accorder quelconque exception aux sans-abris. «Les policiers pourront les raccompagner vers des refuges», disait-il.

«Avec le froid, on souhaite qu’ils soient à l’intérieur. Et il y a assez de places disponibles», avait ajouté le premier ministre.

Depuis, toutefois, une poignée de personnes en situation d’itinérance ont reçu un constat d’infraction. Cette fin de semaine, un sans-abri a perdu la vie dans une toilette chimique à Montréal. Les partis d’opposition pointent du doigt le couvre-feu. «C’est un décès qui aurait pu être évité», assure Mme Hivon.

Exemption

L’élue du Parti québécois reproche au gouvernement de la Coalition avenir Québec de s’acharner.

«J’ai eu beaucoup de commentaires disant que la situation n’avait pas de sens», avance-t-elle en entrevue avec Métro. À la tombée du couvre-feu, les cris du cœur des organismes avaient été nombreux, sans succès.

«Ce ne sont pas toutes les personnes en situation d’itinérance qui peuvent être à l’intérieur d’un refuge de 20h à 5h du matin. Sans possibilité d’aller prendre des marches, de se sortir de ce lieu-là, où tu es confiné avec des gens que tu ne connais pas.» – Véronique Hivon, députée de Joliette

Interrogé la semaine dernière, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, avait convenu de cette réalité difficile.

«Parmi ces gens-là, il y en a qui refusent d’aller dans les refuges, avait-il dit au cours d’un entretien téléphonie. Il y en a aussi qui, pour des problèmes de santé mentale ou de consommation, ne seront pas acceptés.»

Pourtant, Québec refuse d’écrire un règlement exemptant les itinérants. «Pour le moment, il n’en est pas question», avait ajouté le ministre Carmant au cours de cet échange.

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