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Le FRAPRU interpelle Québec sur le logement social

Une militante du FRAPRU installe une pancarte à Montréal. Le FRAPRU veut voir Québec investir en logement social. Photo: Gracieuseté FRAPRU

Alors que Québec poursuit ses consultations en vue du budget, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) interpelle le ministre des Finances, Éric Girard sur les besoins jugés urgents des ménages locataires à faible et modeste revenus. L’organisme exige un financement sur cinq ans, afin de permettre la création de 50 000 logements sociaux.

Des panneaux réclamant des investissements en logement social ont été installés, dimanche, aux alentours du parc Émilie-Gamelin dans l’arrondissement Ville-Marie. L’organisme pour le droit au logement mènera d’autres opérations de visibilité au Québec d’ici la fin des consultations pré-budgétaires.

«Alors que ses effets s’ajoutent à la pénurie de logements, à la hausse importante du coût des loyers et la spéculation, la pandémie affecte durement les ménages locataires à faible et à modeste revenus. Le gouvernement Legault n’a d’autre choix que de présenter un plan ambitieux pour sortir de la crise du logement. Le plan doit inclure un grand chantier de logements sociaux», avertit Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

L’organisme avance qu’avant même la pandémie, 195 000 ménages locataires consacraient plus de 50% de leurs revenus pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Quelque 38 000 autres ménages étaient en attente pour un logement public subventionné selon le FRAPRU.

«Ce sont autant de gens qui désespèrent d’attendre des mois, voire des années pour enfin accéder à un logement digne. Cela illustre l’insuffisance du filet social en matière de logement, insiste Mme Laflamme. Dans les circonstances actuelles, des personnes en situation de précarité basculent dans l’itinérance».

Stagnation

Le pourcentage de logements sociaux sur l’ensemble du parc de logement locatif stagnerait depuis plusieurs années selon Mme Laflamme.

«Les logements sociaux représentent des investissements publics durables. Ils répondent aux besoins d’une variété de populations d’accéder à un logement décent et sécuritaire, tout en répondant à leur capacité de payer», explique-t-elle. Le gouvernement doit éviter qu’encore plus de personnes soient mal-logées, exclues de leurs milieux de vie ou se retrouvent à la rue».

Selon l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ), des projets au sein du programme AccèsLogis Québec, qui totaliseraient 10 000 logements, sont actuellement déjà en attente de financement au Québec.

Une annonce d’un financement de près de 116 M$ faite vendredi dernier par les gouvernements fédéral et québécois devrait permettre la réalisation de 54 projets au Québec, pour un total de 1201 logements. Ces projets seront majoritairement financés dans le cadre des programmes AccèsLogis Québec et AccèsLogis Montréal.

«Ça permettra de financer une partie des 12 500 logements budgétés, mais pas encore construits par Québec depuis 10 ans. Mais la somme reste insuffisante. D’autant plus qu’une partie de celle-ci a servi à remplacer des investissements que Québec avait déjà consenti». peut-on lire dans un communiqué émis par le FRAPRU, dimanche.

L’équilibre budgétaire ne serait pas une excuse valable pour refuser des investissements en logements sociaux selon le FRAPRU. La province aurait les moyens d’en faire plus pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de logement. L’organisme suggère de faire contribuer davantage les plus riches, les banques et grandes entreprises.

Il n’a pas été possible de rejoindre le cabinet de la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, pour commentaires.

 

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