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Les étudiants universitaires accablés par la détresse psychologique

Personne ayant des troubles de santé mentale
Photo: Métro Média/Archives

Plus de 80% des étudiants universitaires ressentaient à l’automne 2020 un taux élevé de détresse psychologique, conclut une enquête commandée par l’Union étudiante du Québec (UEQ). «Des constats alarmants» qui doivent pousser Québec à bouger, selon l’organisme.

La firme Léger menait l’automne dernier un sondage auprès de plus de 1200 membres du corps étudiant québécois afin d’en savoir plus sur l’état de leur santé mentale. Premier constat: quatre étudiants sur cinq «ont eu un score élevé sur l’échelle de détresse psychologique», indique l’exercice.

«C’est encore plus terrible que ce à quoi on s’attendait», réagit d’emblée la présidente de l’UEQ, Jade Marcil.

La moitié de l’échantillon consulté affirme avoir vu son niveau de détresse grimper cet automne, alors que les cours en ligne se poursuivaient. La majorité des répondants ont d’ailleurs expliqué ce phénomène par «le manque de relations sociales» et par la tenue de cours virtuels.

Fait inquiétant: 3% des personnes interrogées dans le cadre du sondage ont fait une tentative de suicide dans l’année précédant leur réponse.

«Ça nous choque. La session d’automne n’a vraiment pas été facile. Ces indicateurs-là doivent nous aider à travailler pour la session actuelle», affirme Mme Marcil.

Appel à l’aide

L’UEQ voit dans ces constats un véritable appel à l’aide de la population étudiante. Et «ce sont des symptômes qui ne vont pas disparaître» après la pandémie, croit-elle. Jade Marcil appelle le gouvernement provincial à faire des pas en avant dès maintenant.

Déjà, Québec confirmait la semaine dernière le retour des cours en personne à l’université. «C’est sûr qu’ouvrir les campus, ça peut briser l’isolement», constate-t-elle.

Or, les yeux de la porte-parole principale de l’Union sont surtout tournés vers le budget du mois de mars. Elle demande à Québec un «plan ambitieux et entièrement financé» dans la santé psychologique des étudiants.

Mme Marcil espère par ailleurs des réponses plus efficientes de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, qui a par moment tardé à agir depuis son entrée en poste, selon elle.

«Il y a eu des blocages au niveau gouvernemental qu’on ne s’explique pas. Le ministre Lionel Carmant a investi des sommes en santé mentale en novembre. On vient tout juste d’en connaître la distribution aux différentes universités», évoque la présidente de l’UEQ.

«Aller plus loin»

Les échos du sondage se sont rendus jusqu’à la colline parlementaire, mercredi. Interrogée par le porte-parole du Parti québécois en matière d’Enseignement supérieur, Sylvain Roy, la ministre McCann s’est dite «préoccupée».

«On a offert beaucoup de soutien psychologique. […] Il faut aller plus loin. C’est très, très préoccupant, les résultats du sondage qu’on a reçu ce matin», a-t-elle affirmé sur le parquet du Salon bleu. Elle s’engage à poursuivre le travail sur le plan d’action universitaire en santé psychologique.

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