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L’opposition ne veut pas d’entrepreneurs au gouvernement, selon Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

En réaction à la démission du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, le premier ministre François Legault accuse les partis d’opposition de refuser que des personnalités d’affaires «qui ont des actions dans des entreprises privées» intègrent le gouvernement. C’est pour cette raison qu’ils refuseraient d’assouplir le code d’éthique auquel doivent se soumettre les députés.

«Dominique Anglade, Manon Massé et Paul St-Pierre Plamondon ne veulent rien savoir de discuter d’arrangements pour qu’au gouvernement du Québec, on ait plus d’entrepreneurs, a-t-il accusé en point de presse, jeudi matin. On a intérêt à avoir plus d’entrepreneurs si on veut créer de la richesse au Québec .»

Hier, la commissaire à l’éthique recommandait que M. Fitzgibbon soit suspendu, en raison de ses intérêts dans deux entreprises avec lesquelles le gouvernement fait affaire. Puisqu’il refuse de vendre ses parts, craignant des pertes potentielles «de plus de 1 M$», il a décidé de se retirer du conseil des ministres, d’un commun accord avec François Legault.

Le premier ministre croit qu’une «équipe d’entrepreneurs» doit être à la tête du ministère de l’Économie, citant les écarts de richesse du Québec avec l’Ontario et les États-Unis. «Il n’y a aucune raison pour que le Québec ne soit pas aussi riche que ses voisins», tranche-t-il.

Le député de Québec solidaire à l’origine de la plainte ayant mené au rapport de la Commissaire à l’éthique, Vincent Marissal, rejette cet argument.

«ll y a des gens très riches, des gens d’affaires aussi dans ce caucus du gouvernement de la CAQ. Ils se sont conformés», soutient-il.

«Le code d’éthique, ce n’est pas un sandwich Subway, là, qu’on assemble selon le goût du jour et nos allergies, ou ce qu’on aime, ou on n’aime pas, ou selon la tête du client.» – Vincent Marissal, Député de Rosemont

Le porte-parole de l’opposition officielle au Conseil du trésor, Gaétan Barrette, rappelle qu’il a aussi dû faire des sacrifices financiers pour faire carrière en politique. Il est radiologiste de carrière.

«Le code d’éthique, ce n’est jamais une question d’être agréable, c’est une question de confiance du public envers l’institution qu’est le gouvernement, c’est un garde-fou», considère M. Barrette.

En renfort

Le nouveau ministre de l’Économie, Éric Girard, est entré en fonction hier. Son mandat est permanent, et non par intérim, a-t-on assuré.

Il continuera d’assumer la tête du ministère des Finances, et ne craint pas une surcharge de travail.

«Si c’était la première année que je suis ministre des Finances, je pense que la question se poserait, mais là, j’ai, quand même, plus d’expérience et je sais exactement où on s’en va au niveau des finances publiques», a-t-il indiqué.

Ses objectifs seront d’augmenter le nombre d’emplois, la compétitivité et la productivité des entreprises, en plus d’augmenter les exportations.

«Le Québec va très bien. La vaccination progresse, le déconfinement se fait, a-t-il analysé. Puis, l’économie, c’est l’interaction de plusieurs parties prenantes, les entreprises, les individus, et dans l’ensemble, ce qu’on voit, c’est extrêmement prometteur pour les 18 prochains mois.»

Questionné sur la parité de son conseil des ministres, François Legault a indiqué être dans une «zone paritaire», avec 14 hommes et 11 femmes. Aucun remaniement ministériel n’est prévu dans cette optique.

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