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Une sortie des verts tourne à la foire d'empoigne

QUÉBEC – Le Parti vert du Québec lance une démarche d’alliance avec les autres partis, mais ne prêche pas vraiment par l’exemple: une des premières sorties publiques de son chef a tourné à la foire d’empoigne.

En pleine conférence de presse mardi, le chef intérimaire, Jean Cloutier, a pris à partie un de ses collaborateurs présent à ses côtés, devant des journalistes médusés.

M. Cloutier a tenu une très longue conférence de presse à la Tribune du parlement de Québec, en compagnie de deux de ses collaborateurs, Pierre Étienne Loignon et Benoît Lambert. Quand ce dernier a voulu répondre à une question d’un journaliste, M. Cloutier l’a assez sèchement remis à sa place en lui rappelant que lui seul était le porte-parole de la formation.

Toutefois, M. Lambert a récidivé à une autre question d’un des quelques reporters présents en cette relâche parlementaire, pendant que son chef parlait. La suite a donné lieu à un incident plutôt rare et disgracieux, même en cette tribune habituée aux débats corsés.

Les deux hommes se sont d’abord obstinés sur la question de la présence de M. Lambert.

«Je te demanderais de quitter la table, s’il te plaît, si jamais…», a ensuite tranché M. Cloutier sans compléter sa phrase.

M. Lambert a alors repris la parole pour répondre à la question, pendant que les deux autres, MM. Cloutier et Loignon, marmonnaient de façon inélégante à ses côtés.

«Qu’est-ce qu’il fait-là?», a chuchoté M. Cloutier, en blasphémant.

«Je ne l’ai pas invité», a répondu M. Loignon.

Bien que visiblement indésiré, M. Lambert est demeuré sur place, sans broncher.

Cet épisode est un autre coup qui jette le discrédit sur le parti, un parti qui peine à percer dans les sondages et dont le chef Claude Sabourin a démissionné juste avant la tenue d’un vote de confiance, au congrès des 23 et 24 février.

Jean Cloutier a d’ailleurs fait référence à de nombreuses reprises aux différends qui l’opposaient à son ancien chef. Et de toute évidence l’emprise de M. Cloutier sur le parti reste fragile: il a obtenu 51 pour cent des appuis à son élection.

M. Cloutier s’était présenté sous la bannière verte dans Bonaventure au scrutin complémentaire de 2011, mais avait provoqué l’ire de Claude Sabourin en invitant les souverainistes à voter pour le Parti québécois.

Le chef par intérim voulait présenter à la presse mardi l’offre d’alliance stratégique qui sera transmise à tous les partis. Jean Cloutier souhaite rencontrer les chefs des grands partis pour faire changer le mode de scrutin. Mais également, il veut offrir les voix des verts pour donner une majorité que ce soit au Parti québécois, au Parti libéral ou à la Coalition avenir Québec.

Le Parti vert a obtenu 43 394 voix au scrutin du 4 septembre 2012, soit environ 1 pour cent du total des voix, une bien faible proportion pour exercer un rapport de forces dans des négociations avec les grands partis, même si en situation minoritaire, chaque vote compte.

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