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Aide sociale: Agnès Maltais garde le cap

Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne

QUEBEC – La ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale Agnès Maltais n’est pas parvenue jeudi à apaiser les craintes des groupes de défense des assistés sociaux.

Au terme d’une rencontre avec la ministre à Québec, les représentants du Collectif pour un Québec sans pauvreté et du Front commun des personnes assistées sociales ont déploré le refus de Mme Maltais d’abandonner les changements projetés à l’aide sociale.

Plutôt qu’un recul, la ministre a promis aux organismes de tout mettre en oeuvre pour éviter que les nouvelles restrictions pénalisent les personnes les plus vulnérables.

Le gouvernement Marois veut introduire des changements dans trois volets du programme d’aide sociale.

En vertu de l’échéancier prévu, les ménages biparentaux avec un enfant de moins de cinq ans perdront l’allocation de 129 $ par mois versée pour «contraintes temporaires». Le seuil d’admissibilité à cette même allocation pour les prestataires âgés sera aussi reporté de 55 à 58 ans.

Les assistés sociaux touchés par les coupes recevront en revanche une allocation mensuelle de 195 $ — pour une période indéterminée — s’ils consentent à suivre un «parcours» vers l’emploi. Le troisième volet dans la mire du gouvernement concerne l’aide aux toxicomanes. La ministre souhaite limiter aux 90 premiers jours l’aide spéciale versée aux prestataires en traitement contre les dépendances.

«Ce sont des gens qui pourraient mourir!», a lancé Amélie Châteauneuf, du Front commun des personnes assistées sociales, inquiète pour les prestataires toxicomanes qui pourraient, selon elle, «se faire couper leur thérapie».

Le Front commun et le Collectif se disent en faveur des mesures d’employabilité qu’entend mettre en place la ministre Maltais mais s’opposent à tout resserrement de l’admissibilité aux allocations.

«Les 55 ans et plus qui auraient eu droit à la contrainte temporaire à l’emploi le 1er juin n’y auront plus droit et les familles, le plus gros des personnes affectées, vont perdre un montant d’argent. Il y a tout un ensemble de craques dans le filet social qui va faire en sorte que des gens vont s’appauvrir suite au projet de règlement», a soulevé Serge Petitclerc, du collectif.

Mais pour Mme Maltais, ni l’âge, ni le fait d’avoir un enfant ne sont une contrainte à l’emploi de nos jours.

«Le marché du travail a changé», a-t-elle affirmé, faisant référence aux besoins de main-d’oeuvre grandissants avec la retraite des ‘babyboomers’».

La ministre n’a pas voulu paraître démontée par cette première rencontre peu productive avec les groupes intéressés. Le nouveau règlement n’entrera en vigueur que dans plusieurs mois et il reste encore 45 jours de consultation, a-t-elle rappelé.

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