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Une alliance créée pour souligner l’urgence d’une économie verte

Photo: Yves Provencher/Métro

Au moment où que les crises environnementale et économique se succèdent, le Québec doit saisir la balle au bond et se doter d’un plan de match pour se réorienter vers une économie verte.

C’est l’appel qu’a lancé jeudi, Switch, une nouvelle alliance pour une économie verte au Québec.

La coalition, formée d’organisations des milieux économiques, environnementaux et associatifs, interpelle le gouvernement du Québec pour que celui-ci entame une réflexion nationale sur la question.

Alors que les changements climatiques s’intensifient et qu’un forum sur la contribution des ressources naturelles débutera vendredi, l’alliance exhorte le gouvernement Marois à établir des stratégies cohérentes, afin qu’une économie verte soit le fil conducteur de ses politiques, tous secteurs confondus.

Des représentants d’Équiterre, de la Fondation David Suzuki, d’Écotech Québec, du Cycle capital de management, du Réseau des ingénieurs du Québec et de l’Association de l’aluminium du Québec étaient réunis, jeudi, pour demander que l’optimisation de l’utilisation des ressources et la priorisation de technologies propres soient au cœur des politiques gouvernementales, notamment.

«Chaque membre de Switch a un ADN propre, mais aujourd’hui, ces ADN sont combinés pour une vision commune», a imagé Andrée-Lise Méthot, fondatrice de Cycle Capital Management.

L’alliance Switch considère qu’une économie verte est «une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources», selon la définition qu’en en fait le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

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Le groupe prône donc un faible taux d’émission de carbone, l’utilisation rationnelle des ressources et l’inclusion sociale. Les solutions pourraient passer par une électrification des transports, ou par une réduction de l’obsolescence des produits offerts, par exemple.

Pour Steven Guilbeault, directeur général adjoint d’Équiterre, la crise climatique que l’on connaît devrait être un signal d’alarme pour changer des pratiques établies.

«Toute personne de moins de 36 ans n’a jamais connu un mois ou les températures sont sous les normales, a-t-il affirmé. Ce sont des données mesurables qui doivent nous faire prendre consience qu’une cohérence de nos activités est essentielle.»

Pour Andrée-Lise Méthot, le contexte actuel est une occasion en or pour le Québec de tirer son épingle du jeu.

«En ce moment, nous sommes dans une économie qui se situe quelque part entre Walmart et les ressources naturelles, a-t-elle déploré. Au milieu, il y a l’innovation.»

Mme Méthot a donné l’exemple de la compagnie québécoise Enerkem, qui produit des biocarburants à partir de déchets.

«C’est présentement la seule compagnie au monde à rentabiliser un tel processus, a-t-elle affirmé. On devrait s’assurer que cette entreprise n’ait pas seulement 100 employés, qu’elle se déploie pour devenir notre prochain Bombardier.»

Des comités de travail ont été formés pour proposer des solutions réalistes au gouvernement, assure le président d’Écotech, Denis Leclerc.

L’alliance est confiante que le gouvernement du Québec sera à l’écoute de ses propositions, et espère qu’une réflexion nationale sera enclenchée.

Le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, n’était pas en mesure de répondre aux questions de Métro.

« Les positions de l’Alliance pour une économie verte au Québec s’accordent parfaitement aux différents objectifs que s’est fixés le gouvernement du Parti québécois en matière d’environnement et de développement durable, tel qu’en réduction des gaz à effet de serre et en électrification des transports. L’Alliance vient, en plus, appuyer le discours du ministère, selon lequel l’économie et l’environnement ne sont pas incompatibles mais indissociables, afin d’accéder à un Québec de plus en plus propre et prospère» s’est contenté de faire savoir le ministre par courriel.

Le ministère des Ressources naturelles n’a pas retourné les appels de Métro.

Lignes directrices
Selon le groupe Switch, l’économie verte s’appuie sur différents axes, dont :

  • L’optimisation de l’utilisation des ressources (efficience et efficacité énergétique)
  • L’allongement du cycle de vie des biens produits
  • La production d’énergie renouvelable, propre et durable
  • La minimisation de la production de déchets et de rejets polluants
  • Le développement et l’accélération de la commercialisation de technologies et d’innovations
  • Les technologies propres

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