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Le cardinal Marc Ouellet visé par des allégations d’agressions sexuelles

Le cardinal Marc Ouellet
Le cardinal Marc Ouellet. Photo: Giansa25, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le cardinal et ancien archevêque de Québec Marc Ouellet est ciblé par des allégations d’agressions sexuelles. Les événements allégués se seraient produits à Québec entre 2008 et 2010. Ces allégations se retrouvent parmi de nombreux témoignages déposés en cour dans le cadre d’une demande d’action collective visant le Diocèse de Québec pour des gestes qui auraient été commis par 88 prêtres ou membres du personnel du Diocèse, dont certains auprès de plusieurs présumées victimes.

Les allégations visant le cardinal Ouellet reposent sur le témoignage de «F.», une ancienne agente de pastorale au Diocèse de Québec. À l’automne 2008, celle-ci aurait été invitée à une rencontre chez les Sœurs de la Charité à Beauport, où elle se serait attablée avec d’autres collègues de son âge à l’heure du repas. À ce moment, le cardinal se serait approché de la table pour les saluer. Puis, après le repas, «F.» se serait rendue dans la salle de conférence où Marc Ouellet l’aurait alors surprise par-derrière pour lui masser le dos. Selon la requête, celle-ci «demeure figée face à cette intrusion et ne sait pas comment réagir. [Elle] est troublée et un sentiment de malaise la suit pour le reste de la journée, elle parle de cet évènement à des collègues par la suite».

Puis, en novembre de la même année, elle croise à nouveau le cardinal dans le cadre d’une réception pour la nomination d’une collègue comme agente de pastorale. Celui-ci «embrasse [la jeune femme] avec familiarité, même s’ils ne s’étaient vus qu’une ou deux fois auparavant, et la retient fermement contre lui en lui caressant le dos avec les mains», peut-on lire dans le document judiciaire. Marc Ouellet lui aurait également pris les mains «fermement et avec insistance». 

À une autre occasion, «F.» se serait assise à l’opposé du cardinal Ouellet lors d’une rencontre dans une salle au sous-sol d’une église. Cette fois, l’homme «profite d’un moment consacré à une discussion en sous-groupe pour traverser la salle et venir s’asseoir à côté de F. qui a l’impression d’être pourchassée». La jeune femme aurait tenté de tourner les choses en dérision, mais elle «ressent un profond malaise». 

En février 2010, la plaignante revoit le cardinal Ouellet lors de l’ordination diaconale d’un collègue. Il «lui dit alors que c’était la deuxième fois qu’ils se voyaient cette semaine et qu’il peut bien l’embrasser à nouveau, car “il n’y a pas de mal à se gâter un peu”». Puis, «le Cardinal Marc Ouellet l’embrasse alors et glisse sa main le long du dos de F. jusqu’à ses fesses».

Lorsque «F.», qui vient de comprendre qu’elle doit «fuir le Cardinal Marc Ouellet autant que possible», parle du malaise qu’elle ressent, on lui répond qu’elle n’est pas la seule femme envers qui celui-ci «est tellement chaleureux» et que d’autres ont ce «genre de “problème” avec lui».

Une formation éclairante

C’est à l’automne 2020, en suivant une formation sur les agressions sexuelles, que la présumée victime reconnaît sa situation avec le cardinal comme étant une agression sexuelle. Elle prend contact avec le Comité-conseil pour les abus sexuels envers mineurs et personnes vulnérables de l’Église catholique de Québec, sans révéler l’identité de ses agresseurs (elle dit aussi avoir été agressée par un autre membre de l’Église, moins connu).

Après avoir pris connaissance des faits allégués, deux membres du comité en question l’informent en janvier 2021 qu’elles considèrent «qu’elle a été victime d’inconduites sexuelles de la part des prêtres qu’elle mentionnait». L’identité des personnes concernées leur est alors communiquée. Il est alors suggéré à «F.» d’écrire au pape, qui nomme alors le père Jacques Servais pour enquêter sur les agissements du cardinal. Celui-ci «semble avoir peu d’information et de formation sur les agressions sexuelles en plus d’être possiblement un collaborateur du Cardinal Marc Ouellet», soutient la poursuite. À ce jour, la plaignante n’aurait reçu aucune conclusion concernant ses plaintes et son dernier contact avec le père Servais remonte à mars 2021. 

Appelé à réagir par Métro, le Diocèse de Québec a dit «prendre acte des allégations à l’endroit du cardinal Marc Ouellet» et a indiqué «qu’aucun commentaire à ce sujet» ne serait fait.

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